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Un couple iranien condamné à dix ans de prison pour avoir dansé sur Instagram

Une vidéo d’un couple qui danse, la nuit, sur une musique romantique du chanteur iranien Amir Tataloo, avec un filtre qui fait scintiller les lumières de la ville et la tour Azadi de Téhéran dans le fond. Cette publication de quelques dizaines de secondes sur Instagram a valu à Astiyazh Haghighi et à son fiancé, Amir Mohammad Ahmadi, – “qui ont à eux deux près de 2 millions de followers”, souligne le site de la BBC –, d’être arrêtés et condamnés à un total de dix ans et demi de prison ce 29 janvier.

Dans la foulée de la publication de la vidéo, “le 1er novembre 2022, les forces de l’ordre ont violemment arrêté ce couple à son domicile, à Téhéran”, rapporte Human Rights Activists News Agency (Hrana), agence de presse de l’organisation de défense des droits humains en Iran. “Des officiers en civil les ont roués de coups et transférés dans le quartier 209 du ministère des Renseignements”, ajoute le média persan établi à Londres IranWire. Ils ont ensuite été emprisonnés dans l’attente de leur procès.

Le couple “n’a pas expressément fait le lien entre sa vidéo et les manifestations en Iran”, précise la BBC. The Washington Post rappelle toutefois que la tour Azadi “est devenue un symbole de liberté durant la révolution islamique de 1979. Il est défendu aux femmes de danser en public, surtout avec un homme. En outre, poursuit le journal américain, Haghighi ne portait pas de voile pour couvrir ses cheveux, comme c’est obligatoire pour les femmes iraniennes. À un moment, elle est dans les bras de son partenaire de danse, enlaçant son cou. Ses cheveux détachés flottent au vent tandis qu’il la fait tourner, un geste perçu comme un symbole par certains partisans du mouvement de contestation.”

Pressions sur leurs familles et refus d’avocat

Les deux jeunes, d’une vingtaine d’années chacun, ont été condamnés pour “encouragement à la corruption et à la prostitution publique et rassemblement dans l’intention de perturber la sécurité nationale, et propagande contre le régime, affirme l’organisation des droits humains Hrana, située aux États-Unis. Ils ont également reçu une interdiction d’utiliser les réseaux sociaux et de quitter le pays pendant deux ans.”

Cette condamnation est symptomatique des méthodes du pouvoir de Téhéran, toujours plus répressives depuis le début de la révolte. “Ils n’ont pas eu le droit à un avocat durant la procédure judiciaire”, affirme Hrana, selon les dires d’une “source informée”. De plus, “leurs familles ont subi des pressions répétées des autorités pour taire leur arrestation”, ajoute IranWire.

Comme Astiyazh Haghighi et Amir Mohammad Ahmadi, depuis le début de la contestation, le 16 septembre 2022, des centaines d’opposants au régime ont été arrêtés, et au moins quatre personnes ont été exécutées par le régime, au terme de procès arbitraires.