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Un missile balistique nord-coréen survole le Japon, une première depuis 2017

Le Japon a appelé certains de ses résidents à se mettre à l'abri, mardi, après le tir d'un missile nord-coréen vers l'Est qui a survolé son territoire. Une première depuis 2017 constituant une nette escalade dans la campagne intensive d'essais d'armement menée par Pyongyang.

La Corée du Nord a tiré mardi 4 octobre un missile balistique de moyenne portée qui a survolé le Japon. Le dernier tir de missile par Pyongyang au-dessus du Japon remonte à 2017, au plus fort de la période de "feu et de fureur" au cours de laquelle le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain de l'époque, Donald Trump s'échangeaient des insultes.

Mardi, l'armée sud-coréenne a déclaré avoir "détecté un missile balistique présumé de moyenne portée, lancé depuis la zone de Mupyong-ri dans la province (septentrionale) de Jagang vers 7 h 23 (22 h 23 GMT lundi) et qui a survolé le Japon en direction de l'est". Dans un communiqué, l'état-major interarmées a affirmé que l'armée "maintenait un état de préparation complet et coopérait étroitement avec les États-Unis tout en renforçant la surveillance et la vigilance".

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Tokyo a également confirmé ce tir, activant, fait inhabituel, le système d'alerte aux missiles du pays et demandant à a population concernée d'évacuer les lieux. "Un missile balistique est probablement passé au-dessus de notre pays avant de tomber dans l'océan Pacifique. Il s'agit d'un acte de violence qui fait suite aux récents tirs répétés de missiles balistiques. Nous le condamnons fermement", a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida à la presse.

Cette dernière "provocation" de la Corée du Nord "viole clairement les principes universels et les normes des Nations unies, et (le président sud-coréen Yoon Suk-yeol) a ordonné une réponse ferme et (la prise) de mesures appropriées en coopération avec les États-Unis et la communauté internationale", a indiqué la présidence sud-coréenne.

Pourparlers au point mort

Les pourparlers avec Pyongyang étant au point mort, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a intensifié cette année ses projets de modernisation de ses armements, procédant notamment à un nombre record de tests d'armes. Elle a notamment lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017 et revu sa législation pour rendre "irréversible" son statut de puissance nucléaire. La semaine dernière, elle a procédé à quatre tirs de missiles balistiques de courte portée.

Ces tirs sont intervenus alors que Séoul, Tokyo et Washington ont mené le 30 septembre des exercices trilatéraux anti-sous-marins pour la première fois en cinq ans, quelques jours après que les forces navales américaines et sud-coréennes eurent conduit des manœuvres à grande échelle au large de la péninsule.

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La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui se trouvait la veille à Séoul, a visité la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées, lors d'un voyage visant à souligner l'engagement "inébranlable" de Washington à défendre la Corée du Sud contre le Nord.

La Corée du Nord, qui fait l'objet de sanctions de l'ONU pour ses programmes d'armement, cherche généralement à maximiser l'impact géopolitique de ses essais en choisissant le moment qui lui semble le plus opportun.

"Dépasser la Corée du Sud"

"Si Pyongyang a tiré un missile au-dessus du Japon, cela pourrait représenter une escalade significative par rapport à ses récentes provocations", a déclaré Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul. "Pyongyang est toujours au milieu d'un cycle de provocations et de tests", a-t-il ajouté.

"Le régime de M. Kim développe des armes telles que des ogives nucléaires tactiques et des missiles balistiques lancés par sous-marin dans le cadre d'une stratégie à long terme visant à dépasser la Corée du Sud dans une course aux armements et à semer la discorde entre les alliés des États-Unis", a-t-il ajouté.

Les responsables sud-coréens et américains préviennent depuis des mois que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se préparerait à effectuer un nouvel essai nucléaire. Il pourrait être conduit après le prochain congrès du Parti communiste chinois qui débute le 16 octobre, ont indiqué ce week-end plusieurs hauts responsables du commandement américain pour l'Asie-Pacifique.

L'idée que la Corée du Nord dispose d'une arme nucléaire est d'autant plus inquiétante que, contrairement à d'autres puissances nucléaires, le régime de Pyongyang ne considère pas ce genre d'armement comme un outil de dissuasion destiné à ne jamais être utilisé. Pyongyang a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d'une puissance estimée à 250 kilotonnes.

Avec AFP