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Un mois après la rentrée, encore des centaines de jeunes sans lycée en Ile-de-France

Un mois après la rentrée, Saïd n’a toujours pas rejoint de salle de classe. Ce lycéen originaire de Côte d’Ivoire aurait dû passer en Terminale au lycée Aubrac de Courbevoie (Hauts-de-Seine), mais son dossier est comme bloqué. « Il pleure et me dit que c’est de ma faute », se désole sa mère, Digata Ouattara. Saïd fait partie des centaines d’élèves qui n’ont pas encore trouvé d’affectation en Ile-de-France, à tel point que la Défenseure des droits s’est saisie du sujet, mardi.

« La question du droit à l’éducation est fondamentale en matière de droit des enfants, quel message on envoie à ces jeunes dont la scolarisation est obligatoire ? Ce sont des élèves qui n’auront pas eu cours pendant un mois. Ce sont souvent des élèves en difficultés, dans des quartiers difficiles », s’insurge la Défenseure Claire Hédon, qui fait état de remontées concernant 58 jeunes à Grigny (Essonne), par exemple. Dans son communiqué, l’autorité administrative soulignait le droit de chacune et chacun « à être protégé contre toute forme de discrimination ».

La filière STMG est particulièrement engorgée

L’Essonne serait le département le plus touché de la région, selon la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Samir Alioua, président de la FCPE 91, fait état de 400 élèves encore non affectés au 19 septembre, selon des chiffres communiqués lors d’une séance du conseil départemental de l’éducation national ce jour-là. La filière STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) est particulièrement engorgée, avec près de la moitié des élèves sans lycée qui ont formulé des vœux pour cette filière.

« On propose aux élèves des lycées à 2 heures de route, ou à ceux qui ont choisi la STMG de faire tout autre chose, ou bien encore de redoubler. On trouve ça inadmissible. Nous on est pour une orientation choisie et non subie », affirme à 20 Minutes Samir Alioua, qui veut que « les textes s’appliquent, en l’occurrence c’est le Code de l’éducation ».

Pas de chiffres officiels

D’autres départements connaissent des difficultés, comme les Hauts-de-Seine, où il y avait à la rentrée encore 1.000 élèves non affectés. La présidente de la FCPE 92, Katalin Lhomme, n’a pas de remontées chiffrées exhaustives car ce sont surtout les lycées professionnels qui semblent touchés, or l’association n’a pas beaucoup d’adhérents dans ces établissements. Au moins cinq lycéens restent encore sans affectation, selon elle, dans le département, mais ce chiffre est sans doute dans les faits beaucoup plus élevé.

A Paris, la FCPE fait état d’une dizaine de dossiers en suspens à sa connaissance. Contactée par 20 Minutes, Claire Mazeron, directrice au rectorat de Paris, affirme qu’il reste « quelques dizaines d’élèves qui restent à affecter mais ce sont des gens principalement emménageant ou nouvellement arrivés en France ». Elle ajoute : « Sauf cas particuliers, nous n’avons pas d’élèves qui attendent depuis un mois. »

« S’il n’y avait ne serait-ce qu’un seul jeune non scolarisé, cela suffirait pour nous pour qu’on lance une enquête. Quand on sait qu’il y a 90.000 jeunes qui sortent sans aucune qualification du système scolaire chaque année, clairement on ne peut pas laisser ces enfants sans scolarisation », tonne Claire Hédon. A Courbevoie, Digata Ouattara essaiera de rappeler le lycée Aubrac une énième fois, pour tenter d’obtenir le directeur. Jusque-là, les efforts de la mère de famille qui élève seule son enfant ont fait chou blanc.