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Un robot aspirateur Roomba filme une femme aux toilettes, les images partagées sur les réseaux sociaux

Révélée par le MIT Technology Review, une affaire embarrassante met en cause la société iRobot, derrière le robot aspirateur Roomba.

Vous ne regarderez plus votre petit robot aspirateur du même œil. Repérée par nos confrères de BFMTV, une enquête du MIT Technology Review dévoilée mi-décembre révèle que des appareils ont pris, en 2020, des images de leurs propriétaires et de leur domicile, qui ont par la suite été publiées dans des groupes privés sur les réseaux sociaux. Et ce, alors que certaines photos présentées par le média américain montrent par exemple un enfant allongé dans un couloir, dont le visage est identifié, ou encore une femme assise aux toilettes, son short baissé.

Les appareils en question, de la société iRobot - fabriquant, notamment, du fameux Roomba - étaient des appareils tests de la société, fournis à des personnes rémunérées ayant donné leur accord, par écrit, pour que les flux de données - dont des photos et vidéos - captés par les robots soient renvoyés à l'entreprise. Objectif : améliorer l'outil, en s'appuyant sur ces datas collectées pour lui apprendre de nouvelles choses. Il s'agissait de «robots de développement spéciaux avec des modifications matérielles et logicielles qui ne sont pas et n'ont jamais été présents sur les produits de consommation iRobot à l'achat», a précisé iRobot, citée par le MIT Technology Review. En d'autres termes, les personnes étaient consentantes pour avoir leur quotidien et intérieur pris en photo et vidéo par le robot, estime la compagnie.

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Les images collectées étaient ensuite transmises à des entreprises pour analyser et exploiter les images. L'une d'entre elles, Scale AI, s'appuyait sur des sous-traitants étrangers, explique l'enquête, qui devaient libeller les différents éléments repérés sur les images - comme des chaises, portes ou personnes, par exemple - afin d'améliorer l'outil et de lui apprendre à repérer ces éléments. Mais ces travailleurs, en l'espèce vénézuéliens, ont partagé les images sur des réseaux sociaux, dont Facebook et Discord, dans des groupes privés créés afin d'échanger entre eux sur leur travail. Une pratique vivement critiquée par Scale AI, comme par iRobot, et qui a fini par faire s'ébruiter l'affaire.

L'entreprise veut rassurer ses consommateurs

La quinzaine d'images présentées dans l'article du MIT Technology Review «ont été divulguées en externe par un fournisseur de service d'annotation d'images», qui ne travaille désormais plus avec iRobot, a précisé dans un post LinkedIn le patron de l'entreprise, Colin Angle. L'homme d'affaires regrette par ailleurs que le média ait publié les photos - en cachant les visages visibles dessus - dans son article, et souligne que «les robots utilisés pour collecter ces données sont des robots de développement spécialement équipés, c'est-à-dire qu'ils sont différents d'une version grand public de Roomba ou Braava. Les robots de développement sont modifiés avec des logiciels et du matériel qui ne sont pas présents sur les robots de production que les consommateurs achètent».

Rachetée en août dernier par le géant américain Amazon pour la coquette somme de 1,7 milliard de dollars - une opération qui doit encore être validée par l'autorité de la concurrence américaine -, iRobot espère donc rassurer les détenteurs actuels et les acheteurs potentiels de ses produits. Reste à voir si ceux-ci seront convaincus, alors que cette affaire souligne une nouvelle fois l'importance de la protection des données personnelles.

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