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Un roman policier entre Cognac et Angoulême

Un roman policier entre Cognac et Angoulême
François Darnaudet a remporté plusieurs distinctions pour ses romans dont le prix Masterdon dans la catégorie « Roman français » en 2006.

Repro CL

Par Fanny PERRETTE - f.perrette@charentelibre.fr, publié le 26 septembre 2022 à 18h58.

« L’amore aux Trousses » relate les aventures des deux détectives privés autour d’une mystérieuse disparition et d’un vol de tableaux.

François Darnaudet vient de publier un second titre dans la collection de polars régionaux des éditions Sud Ouest. Après un trafic de planches de Jacobs au Festival de la bande dessinée dans « Le Fauve du meilleur crime », les aventures d’Igor Leroux se poursuivent dans « L’amore aux Trousses ».

François Darnaudet vient de publier un second titre dans la collection de polars régionaux des éditions Sud Ouest. Après un trafic de planches de Jacobs au Festival de la bande dessinée dans « Le Fauve du meilleur crime », les aventures d’Igor Leroux se poursuivent dans « L’amore aux Trousses ».

Cette fois-ci, le motard Igor enquête sur la disparition d’un étudiant du Cnam-Enjmin, l’école de jeux vidéo d’Angoulême. Ce dernier planchait sur un serious game autour de neuf monuments de la cité des Valois. Un jeu qui impliquait notamment la présence de Boris Vian dans la ville en 1939, suite au repli de l’École Centrale à Angoulême.

En parallèle, Nicolas Danchov, mentor d’Igor et détective privé aguerri, enquête sur la disparition de vieux tableaux de Delacroix à Cognac. Les investigations s’entrecroisent autour de la filiation d’Igor qui, entre son père officiel et son père spirituel, retrouve la trace de son géniteur dans la cité des eaux-de-vie. Dedans, on croise même la route d’un journaliste de Charente Libre («totalement fictif », d’après l’auteur !).

Une fiction en quête de vérité

« C’est l’histoire des deux détectives privés, l’un jeune et l’autre vieux, qui ne se déplacent qu’à moto », résume François Darnaudet avant de préciser que le tome 1 et 2 peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre.

À mi-chemin entre les aventures de Nestor Burma de Léo Mallet et celles de l’écrivain américain Raymond Chandler, François Darnaudet signe ici un roman policier léger.

C’est l’histoire des deux détectives privés qui ne se déplacent qu’à moto.

« L’amore aux trousses » est le 32e titre de l’auteur de romans fantastiques et de polars qui a fait ses débuts à Hara-Kiri avec le professeur Choron. Il est notamment l’un des spécialistes de Boris Vian, à qui il a déjà consacré un roman, ce qui explique que l’on retrouve la trace du pataphysicien entre les pages de ce livre.

« Son passage à l’École Centrale d’Angoulême en 1939 est un sujet rarement traité. Comme on ne savait pas si les Allemands allaient passer, l’école avait été installée là-bas. Boris Vian y a vécu une vie d’étudiant qui faisait beaucoup la java. C’était une année d’étude très bizarre : la moitié des étudiants avaient été mobilisés. Comme il était malade des poumons, il savait qu’il ne le serait pas. »

Pour étayer sa fiction, l’écrivain a pu s’appuyer sur une source de première main. Il y a cinq ans, un document de presque 90 pages a été découvert. Un inédit signé de la main de Boris Vian et trois de ses camarades où ils y racontent, à coups de dessins et de textes, leur année d’étude angoumoisine.

Quand Boris Vian et ses amis s’encanaillaient à Cognac…

Dans le document retrouvé récemment, Boris Vian et trois de ses camarades évoquent leur passage à Cognac dans des chais où ils passent leur temps à essayer de boire à l’œil. On peut y lire de la main des compères : « Dès l’entrée dans les vieux bâtiments de chêne, imprégnés d’une odeur céleste, une douce béatitude saisit la plupart d’entre nous. Chacun sautillait d’une cuve à l’autre, cherchant le robinet. Par malheur, il n’y avait pas de robinet partout, et certains étaient trop gros. Mais, au détour d’un escalier, les derniers arrivants purent soudain apercevoir le gros de la troupe agenouillé à l’entour d’un puits de cognac de l’année. Dès lors, Mr Vital ne connut plus de repos, jusqu’au moment où nous osâmes lui apprendre à confectionner des timbales en papier. Il eut tôt fait d’en fabriquer une, approximativement de la contenance d’un litre, dont il fit usage incontinent. »