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Un sabotage des gazoducs norvégiens : le cauchemar de l’Europe avant l’hiver

Le sabotage des gazoducs Nord Stream fait craindre la possibilité d'attaques contre les infrastructures énergétiques européennes. Notamment celles de Norvège situées à quelques longueurs des fuites de gaz repérées dans la mer Baltique. Un scénario qui serait catastrophique pour l'Union européenne à l'approche de l'hiver, alors que le pays scandinave est devenu, depuis la guerre en Ukraine, le premier fournisseur de gaz naturel de l'Europe à la place de la Russie. Le réseau de gazoducs est énorme.  La Norvège est en effet reliée au Vieux continent par un réseau de gazoducs sous-marins qui s'étire sur près de 9.000 kilomètres. Cette vaste toile de pipelines est jugée vulnérable à un acte de sabotage par les experts alors que les approvisionnements norvégiens sont considérés comme essentiels pour satisfaire les besoins énergétiques d'une Europe aux abois à l'approche de l'hiver.

Contributions militaires française, allemande et britannique

Aussi, Oslo a accepté des contributions militaires française, allemande et britannique pour sécuriser son secteur pétrogazier, a annoncé le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, ce vendredi. « Nous sommes en discussion avec nos alliés pour augmenter la présence (militaire, ndlr) dans les eaux norvégiennes et avons accepté des contributions allemande, française et britannique », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. « Je comprends que les gens soient inquiets des conséquences que la situation en mer Baltique peut avoir et que quelque chose de similaire puisse se produire sur les installations pétrogazières », a-t-il ajouté, en précisant qu'il n'avait « aucune indication qu'il y ait des menaces directes contre le secteur pétrogazier norvégien ».

La Norvège avait déjà annoncé un renforcement autour de ses propres infrastructures pétrogazières en début de semaine. Vendredi, deux navires des gardes-côtes norvégiens ont été déroutés pour aller patrouiller près des plateformes d'hydrocarbures, une zone également surveillée par un avion de patrouille maritime.

L'Italie sécurise aussi ses installations

Le gouvernement norvégien n'est pas le seul à s'inquiéter. Le gouvernement italien a lui aussi renforcé la surveillance et les contrôles du gazoduc TransMed, qui relie l'Algérie à la Sicile, du gazoduc Trans Adriatic Pipeline, qui va de l'Azerbaïdjan aux Pouilles, et de la connexion GreenStream, entre la Libye et la Sicile. Rome a également relevé son niveau d'alerte sur le gazoduc Trans Austria Gas qui achemine du carburant des pays nordiques vers le nord-est de l'Italie.

Pour compenser la baisse des approvisionnements en gaz russe, qui représentent normalement 40% des importations totales du pays, l'Italie a augmenté ses importations de gaz en provenance d'Algérie et des pays nordiques au cours des derniers mois.

Ces mesures interviennent alors que les quatre fuites touchant les gazoducs Nord Stream en mer Baltique sont dues à des explosions sous-marines équivalant « à des centaines de kilos » de TNT, selon un rapport officiel de la Suède et du Danemark remis aux Nations-Unies.

Nord Stream : le sabotage est énorme, les explosions équivalent à 500 kilos de TNT

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ZOOM- La Norvège renforce la sécurité à sa frontière avec la Russie dans l'Arctique

La Norvège va renforcer la sécurité à sa frontière avec la Russie dans l'Arctique, en y positionnant un hélicoptère de la police, et se tient prête à la fermer en cas de besoin, a annoncé le gouvernement vendredi. Le pays scandinave partage dans le Grand Nord une frontière de 198 kilomètres avec son puissant voisin russe, et le poste frontalier de Storskog est aujourd'hui la dernière porte d'entrée, encore relativement ouverte, dans l'espace Schengen pour les citoyens russes munis d'un visa touristique. En pratique, cette décision se traduit par le déploiement à partir de ce vendredi d'un hélicoptère de la police, équipé de senseurs, pour détecter d'éventuelles tentatives de passages illégaux dans l'ensemble de la zone frontalière. Le pays scandinave n'a cependant pas imité son voisin finlandais qui, face à une forte hausse des entrées depuis la Russie, a fermé sa frontière dans la nuit de jeudi à vendredi aux citoyens russes munis de visas de tourisme européen de l'espace Schengen. La Norvège, qui n'est pas membre de l'Union européenne (UE) mais appartient à l'espace Schengen, ne délivre quasiment plus de visa touristique aux citoyens russes depuis mai. Mais des Russes munis d'un visa émis par un autre pays européen peuvent encore traverser la frontière. Leur nombre reste pour l'heure très limité : selon la police, 162 personnes sont entrées en Norvège jeudi en passant par Storskog, dont 137 dotées d'un visa touristique. Ce nombre était de 295 mercredi (dont 254 avec un visa touristique) et de 379 mardi. La mobilisation décrétée le 21 septembre par le président russe Vladimir Poutine dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine a poussé des dizaines de milliers de Russes à l'exil.