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Un triple Nobel de la paix en forme de défi à Vladimir Poutine

Les lauréats russe, biélorusse et ukrainien ont en commun leur engagement pour les droits humains et leur refus de la vision impérialiste du Kremlin.

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Le 7 octobre 2006, jour anniversaire de Vladimir Poutine, la journaliste Anna Politkovskaïa était assassinée dans la cage d’escalier de son immeuble. Si l’enquête de la justice russe n’a jamais pris la peine de remonter jusqu’aux commanditaires, les observateurs ont toujours estimé que la date choisie pour ce meurtre ne relevait aucunement du hasard.

Seize ans plus tard, celle retenue pour l’attribution du prix Nobel de la paix, le 7 octobre 2022, est certainement plus fortuite. Il n’empêche que le palmarès constitue lui aussi un message à l’adresse de M. Poutine, qui fêtait ce jour-là ses 70 ans.

L’attribution du prix à des défenseurs des droits humains originaires de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine sonne comme un défi au président russe, ou au moins aux conceptions impérialistes qui lui sont chères. L’ONG russe Memorial, l’opposant biélorusse Ales Bialiatski et le Centre ukrainien pour les libertés civiles combattent, chacun à leur façon, à la fois l’autoritarisme et la vision fantasmée d’une nécessaire unité politique des trois voisins slaves.

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Dans l’esprit des Russes comme des étrangers, peu d’organisations sont aussi immédiatement associées à la – modeste et mourante – société civile russe que Memorial. C’est aussi pour cette raison que le pouvoir de Vladimir Poutine n’a eu de cesse de la persécuter, jusqu’à la dissolution de l’organisation décidée par la justice en décembre 2021. La conférence de presse convoquée le 6 octobre dans les couloirs du tribunal Tverskoï, où l’ONG tente de sauver une partie de ses locaux et de ses archives, avait tout d’un involontaire pied de nez.

Un héritage de la révolution de Maïdan

Autre défaite symbolique intervenue vendredi, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a pour la première fois établi un mandat de rapporteur spécial chargé de surveiller la situation des droits humains en Russie. Dix-sept pays ont voté en faveur d’une telle résolution, introduite par des Etats européens, quand vingt-quatre se sont abstenus et six ont voté contre, dont la Chine.

S’agissant des deux autres lauréats, ce serait leur faire injure que de les réduire au contexte russe. De nombreuses voix s’élevaient d’ailleurs vendredi en Ukraine pour se plaindre de voir leur pays une fois de plus assigné à un destin qui ne serait que post-soviétique. « Le comité Nobel a une compréhension intéressante de “la paix” si des représentants de deux pays ayant agressé un troisième reçoivent tous ensemble le prix Nobel », a aussi fustigé sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky.

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