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Un vaisseau de la Nasa percute avec succès un astéroïde lointain lors du premier test de défense planétaire

Une collision cosmique regardée dans le monde entier”, écrit Denise Show sur le site de la chaîne de télévision NBC News pour décrire ce qui s’est produit mardi 27 septembre à 1 h 14 du matin (heure de Paris), à 11 millions de kilomètres de la Terre. Un petit vaisseau spatial de la Nasa a ainsi percuté intentionnellement un astéroïde pour tester “la capacité de l’humanité à protéger la Terre d’un impact potentiellement catastrophique” avec un tel objet, poursuit la journaliste scientifique.

Nommée Dart – acronyme de Double Asteroid Redirection Test et mot signifiant “flèche” en anglais –, lancée en novembre 2021, la sonde “de la taille d’un distributeur automatique”, s’est écrasée glorieusement, à la vitesse de 22 000 km/h, sur la surface “grumeleuse et grise” de Dimorphos, détaille le mensuel américain The Atlantic.

Il s’agit d’un petit astéroïde de 163 mètres de diamètre (soit environ la moitié de la tour Eiffel) orbitant autour d’un second astéroïde un peu plus grand, Didymos. “Un paysage si riche en texture que vous pouviez presque sentir la roche escarpée contre le bout de vos doigts” au moment de l’impact, décrit Marina Koren de The Atlantic, qui a observé la dernière heure et demie de vie de Dart sur le live diffusé par l’agence spatiale américaine. “Et puis, rien. Le vaisseau spatial s’est écrasé sur l’astéroïde, ses caméras sophistiquées et tout le reste de sa délicate machinerie ont été réduits en miettes.

Le but ? Dévier un tout petit peu la trajectoire de l’astre.

Défendre la planète

Dimorphos évolue trop loin de la Terre pour représenter un quelconque danger, “mais l’expérience est conçue pour tester si un tel impact [avec une sonde] pourrait faire une différence dans le cas où les scientifiques découvriraient un astéroïde constituant une menace imminente” pour nous, explique le site d’informations technologiques The Verge. Un scénario similaire à celui d’Armaggedon de Michael Bay (1998) ou du plus récent Don’t Look Up d’Adam McKay (2021), en somme.

À première vue, la mission peut sembler un peu idiote (désolé, Nasa) ”, plaisante Rae Paoletta dans une tribune dans le Washington Post. “Cela ressemble à quelque chose que Nathan Fielder pourrait suggérer dans un épisode de Nathan For You”, poursuit-il, se référant à une série télévisée parodique dans laquelle un faux consultant donne des conseils absurdes à des entreprises. “Le plan ? Sauvez la planète d’un astéroïde dangereux en la frappant avec un vaisseau spatial de plusieurs millions de dollars.

Mais ce n’est pas de la science-fiction. En fait, mon organisation, la Planetary Society, a fait de la défense de la planète [sa] mission”, insiste le directeur éditorial de l’organisation, qui s’efforce “d’éduquer le public […], de faire appel au Congrès pour le financement […], et d’accorder des subventions aux astronomes amateurs travaillant à comprendre les objets géocroiseurs”. Il regardera donc avec attention les résultats de l’expérience.

Hera, la prochaine mission

Comment saura-t-on si Dart a fonctionné ? La “flèche” est certaine “de changer la trajectoire de l’astéroïde en raison des lois physiques fondamentales de la conservation de l’énergie et de la quantité de mouvement”, argue le journaliste scientifique du New York Times Kenneth Chang. Non, “Dart ne réfutera pas Newton.” Mais la profondeur du cratère, qui ne sera pas la même si l’astéroïde est “solide” ou bien “un tas de gravats maintenus ensemble par la gravité”, nous révélera la meilleure stratégie à adopter pour en dévier de similaires.

Au cours des prochains jours, les scientifiques recevront plus d’images de Dimorphos, prises par le Light Italian Cubesat for Imaging Asteroids (LICIACube), “un minuscule vaisseau spatial [de fabrication italienne] qui accompagnait Dart jusqu’au début du mois, et qui a survolé le site d’impact trois minutes seulement après la collision, photographiant le nuage de débris créé par la collision”, rapporte le site space.com.

Puis en 2024, ce sera l’Agence spatiale européenne (ESA) qui enverra une sonde de suivi nommée Hera (déesse grecque du mariage et de la fécondité), qui contrairement à sa prédécesseur restera dans la zone pour explorer le système binaire d’astéroïdes. Selon Meghan Bartels de space.com, “la mission donnera aux scientifiques un meilleur aperçu du cratère d’impact lui-même après le dépôt de la poussière, ainsi que de l’état naturel des astéroïdes”. Cette nouvelle sonde devrait arriver fin 2026 ou début 2027. Il faudra donc s’armer de patience.