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Une biodiversité plurielle

La 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15) s’est ouverte le mardi 6 décembre à Montréal, au Canada. L’enjeu de cette rencontre est de conclure un nouveau cadre mondial visant à « arrêter et inverser » la perte de biodiversité d’ici à 2030. Il y a effectivement urgence : un million d’espèces végétales et animales sont menacées de disparition, ce qui n’est pas sans conséquence pour les populations, notamment les plus vulnérables dont l’existence dépend directement de ce que la nature leur offre pour se nourrir (plantes sauvages, algues, champignons…) ou des services qu’elle rend (pollinisation…)

Or de manière étonnante, la préservation de la biodiversité mobilise moins que la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que les chefs d’État se déplacent volontiers au moment des grands rendez-vous mondiaux sur le climat, aucun n’a prévu de se rendre à Montréal. Pourtant, les deux problématiques ne sont pas déliées : elles ne peuvent donc pas être traitées l’une indépendamment de l’autre. Laudato si’, qui consacre plusieurs paragraphes à la biodiversité, souligne fortement ce point.

L’encyclique insiste aussi pour dire que la biodiversité des espèces animales et végétales doit être préservée pour elle-même, et non pas parce qu’elle est utile à l’homme (cf. n° 190). Si l’être humain doit veiller sur la biodiversité, c’est parce que toutes les créatures sont aimées de Dieu et que leur destinée est de revenir à leur Créateur à la fin des temps (cf. n° 83).

Le pape François va même encore plus loin dans la défense de la biodiversité. Car il n’y a pas que des espèces végétales ou animales qui soient en péril imminent. Dans un monde qui tend à tout homogénéiser, des menaces pèsent aussi sur la variété des modes de vie, de production, de consommation, des cultures, des opinions, des façons de penser… Cette pluralité d’expériences et de sensibilités est pourtant une ressource précieuse pour nous aider à sortir de la crise écologique actuelle. Elle peut nourrir et stimuler notre imaginaire pour faire surgir un modèle de société plus respectueux de la nature. Nous avons besoin de cette biodiversité humaine pour préserver la biodiversité biologique ! À quand donc une conférence de l’ONU consacrée à la protection des biodiversités ? de toutes les biodiversités ?