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«Une journée indispensable» : à Saint-Denis, l'hôpital organise un job-dating pour attirer

Delphine Schiltz 14h24, le 28 mars 2023

D’ici trois mois, les infirmières en troisième et dernière année seront diplômées et amenées à choisir leurs établissements. Et si la concurrence est rude pour attirer les élèves, certains hôpitaux choisissent la carte de l'originalité pour gagner en popularité. C'est le cas de l'hôpital de Saint-Denis, qui pour la première fois, organise un job-dating. 

Un seul maître-mot : attirer. A quelques mois de la fin des cours pour les élèves de dernière année en école d'infirmier, les hôpitaux se démènent pour attirer le plus de candidat. Après la crise du Covid-19 et la vague de démission dans le milieu hôspitalier, les établissements doivent rivaliser d'idées pour recruter, comme ici à Saint-Denis. Ici, 24 stands ont été installés pour représenter les services de l’hôpital. Au stand des urgences adultes, Farid Boudaoud, cadre de santé, tente de rassurer les futures recrues : "On ne vous cachera rien du tout, on est tellement transparent. Et on est ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24", plaisante-t-il.

Parmi les candidates infirmières très courtisées par les hôpitaux actuellement, Correra, 22 ans, en troisième et dernière année d’études. Elle profite de cette journée portes ouvertes, organisée pour la première fois, pour rencontrer les équipes : "ce qui est important pour moi, c’est le personnel, le service. Parce qu’on débute et on ne sait pas vraiment où on met les pieds."

Une multitude de primes

Jeanne, elle, n’est plus à convaincre. Elle s’est engagée avec l’hôpital de Saint-Denis et elle sait pourquoi : "je suis attachée à l’hôpital public, c’est la population que j’ai envie de soigner, celle de mon bassin de vie", décrit-elle. Cela étant, un tel engagement ne suffit plus. Avec la pénurie de personnel et la concurrence rude entre établissements, le Centre hospitalier de Saint-Denis sort le grand jeu. Le stand RH est sur le pont pour présenter les mesures mises en place, qui ont été réfléchies avec la Commission Attractivité de l’hôpital.

"Il y a deux choses pour les étudiants qui sont stagiaires dans notre hôpital, qui ont le statut de fonctionnaire. Dès qu'on les recrute, il y a une prime d'installation qui leur est versée, qui est de 2.154 euros bruts au moment du recrutement", détaille Ludovic Tripault, directeur des affaires médicales et DRH de l'hôpital de Saint-Denis.

"La deuxième chose, c'est pour les étudiants qui sont en contrat d'allocation études (ndlr : l’hôpital finance l’étudiant infirmier pendant ses études en échange d’années d’engagement). Ceux qui postulent dans les services en tension, par exemple les urgences pédiatriques, la néonatologie. On leur verse une prime en plus de la prime d'installation de 2.500 euros au moment de leur prise de poste". Enfin, pour les étudiants en grande précarité, l’hôpital propose également un accompagnement au logement : des studios mis à disposition des jeunes diplômés et des conventions avec plusieurs bailleurs sociaux.

Un établissement à taille humaine

Mais c’est surtout l’ambiance familiale de cet établissement de soins à taille humaine qui semble attirer les étudiantes. La direction et les chefs de service en font un point fort de leur argumentaire, à l’instar de Marie-Aude Khuong, membre de la commission attractivité de l’hôpital : "on a des équipes très soudées. On est pas loin de Paris, on a un local vélo, on a un groupe de chorale, on a une salle de sport !"

Autant d’arguments qui motiveront peut-être Correra. Sur une échelle de 1 à 10, elle indique que ces chances de postuler au centre hospitalier de Saint-Denis tourne autour de… 9. Au total, une cinquantaine de postes sont à pourvoir, dont 17 rien qu’au service de réanimation néonatale, tenu par le chef de service Pascal Bolot : "il me manque aussi 30 sages-femmes sur 90. Ce genre de journée est indispensable pour rendre attractifs nos services", conclut-il.