Analyse.
La présidente de la Commission envisage de briguer un second mandat à la tête de l’exécutif européen, affirme le magazine allemand “Der Spiegel”. Une décision non sans conséquence pour le Parlement.
Va-t-elle y aller ? Pour l’heure, la chrétienne-démocrate Ursula von der Leyen n’a pas encore confirmé sa volonté de briguer un second mandat à la tête de la Commission européenne, la branche exécutive de l’UE. Tous les députés, les fonctionnaires et les diplomates qui travaillent à ses côtés à Bruxelles sont pourtant unanimes : elle en a envie.
De nombreux éléments viennent étayer cette hypothèse : selon plusieurs députés, ses proches collaborateurs ont commencé à prendre la température et à chanter ses louanges en privé. Face aux journalistes, la Commission souligne discrètement les défaillances de Manfred Weber, le président du Parti populaire européen (PPE) – l’alliance des partis conservateurs de l’Union – et principal rival de l’actuelle présidente, du moins dans son propre camp.
Par ailleurs, le bilan de von der Leyen plaide en sa faveur. Après des débuts chaotiques, elle a su guider efficacement l’Europe pour surmonter la crise du Covid. Le mérite de l’unité européenne face à la guerre en Ukraine – une harmonie qui a surpris de nombreux commentateurs – lui revient également. Si elle décide de se retirer de la course, ce ne sera certainement pas à cause d’un bilan mitigé.
Le retour du principe du “Spitzenkandidat”
Ursula von der Leyen est à la tête de la Commission depuis 2019. Les prochaines élections européennes auront lieu en juin de l’année prochaine, et les membres de la Commission seront renouvelés dans la foulée.
La véritable question n’est toutefois pas de savoir si la présidente compte rempiler, mais plutôt quelles seraient les conséquences d’une telle décision pour le Parlement. Cela viendrait-il sonner le glas du principe du Spitzenkandidat [littéralement “tête de liste”] que les eurodéputés tentent d’imposer, sans grand succès jusqu’à présent ? Ou la candidature d’Ursula von der Leyen représente-t-elle au contraire le dernier espoir de voir aboutir cette proposition ?
D’après le traité sur l’Union européenne, c’est le Parlement qui est censé élire le président ou la présidente de la Commission, sur proposition du Conseil
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Source de l’article
Der Spiegel (Hambourg) Un grand, très grand magazine d’enquêtes, lancé en 1947, agressivement indépendant, et qui a révélé plusieurs scandales politiques. Depuis sa création, le Spiegel a choisi la ligne du journalisme d’investigation. Il est le magazine d’actualités allemand à la plus large diffusion.
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