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Vide-dressing à Paris : les ex à la poubelle, leurs vêtements à la benne

«Promis, ceci n’est pas un poisson d’avril», anticipe le communiqué-teaser, à raison vu le timing. C’est aussi que l’affaire a des airs de blague potache. Samedi 1er avril au Carreau du temple (IIIe arrondissement de Paris), dans le cadre de la sixième édition du méga vide-dressing Violette sauvage, un stand (sur les 300 que compte l’événement) permettra au visiteur de faire le ménage sentimental : «Une benne anti-ex sera mise à disposition des participant·e·s : l’occasion de se débarrasser une bonne fois pour toutes des affaires de son ex, tout en leur donnant une seconde vie.» Une alternative sera possible : faire customiser les reliques de sa love story par des couturières qui seront présentes sur le stand – pour définitivement se les approprier, effacer l’empreinte de l’autre, on imagine.

Vertus cathartiques

L’opération relève d’un partenariat entre l‘association spécialiste du vide-dressing et l’application française de rencontres Happn. Elle est évidemment anecdotique, un hameçon à com rigolo pour un événement qui s’inscrit dans la vague de la seconde main, phénomène massif et toujours plus concurrentiel. Par ailleurs, apporter ces fringues à la benne nous paraît un effort important alors que les mettre de côté pour une association ou, si on est particulièrement remonté(e), les jeter à la poubelle ou par la fenêtre, reste à nos yeux l’option certes la plus classique mais la plus efficace.

Cela dit, l’apport à «la benne anti-ex» a possiblement des vertus cathartiques – mettre publiquement l’ex au rebut, s’engager ostensiblement à repartir à zéro, et accessoirement, s’assumer (voire se revendiquer) célibataire. Et, de fait, ce type de ménage (de printemps ou non) s’inscrit dans une tendance.

Etalage de la vie privée

On connaissait déjà la «revenge dress» (la robe de la revanche, celle qu’on met post-rupture et dans laquelle on casse la baraque, l’exemple le plus célèbre a été fourni par Lady Di au dîner de la galerie Serpentine en 1994 après sa séparation d’avec le prince Charles), la «revenge song» (chanson qui enterre et concasse l’ex, registre dans lequel se sont récemment illustrées Shakira et Miley Cyrus) ou encore la «revenge picture» (cf la photo où Gerard Piqué s’affiche ostensiblement avec une montre Casio et en Twingo, en réponse au retentissant tacle de Shakira contre sa nouvelle petite amie – «Tu as changé une Ferrari pour une Twingo», «Une Rolex pour une Casio»). Voici donc le «revenge vide-dressing». D’aucuns jugeront ces procédés douteux, variations scabreuses de l’étalage de la vie privée. Mais bon, l’injonction à la dignité en toutes circonstances est aussi une convention sociale discutable, et en l’espèce, si se défaire de quelques fringues permet de s’affranchir d’un fantôme, alors la benne est aubaine.