Photo Quentin Petit
Par Stéphane URBAJTEL - s.urbajtel@charentelibre.fr, publié le 8 décembre 2022 à 16h23.
À Saint-Groux, le domaine qui a accueilli l’hôtel-restaurant des Trois Saules est à vendre. Son avenir peut s’inscrire dans le cadre d’un projet familial. À condition de le réhabiliter en profondeur.
Les cartes avec le menu du jour sont encore posées sur le bar, la vaisselle et les nappes dans les placards, les ustensiles de cuisine dans l’évier, les serviettes dans les salles de bains. À Saint-Groux, dans le Nord-Charente, à quelques kilomètres de Mansle, le temps s’est arrêté depuis onze ans derrière les murs de l’hôtel-restaurant Les Trois Saules...
Les cartes avec le menu du jour sont encore posées sur le bar, la vaisselle et les nappes dans les placards, les ustensiles de cuisine dans l’évier, les serviettes dans les salles de bains. À Saint-Groux, dans le Nord-Charente, à quelques kilomètres de Mansle, le temps s’est arrêté depuis onze ans derrière les murs de l’hôtel-restaurant Les Trois Saules.
L’emblématique établissement acheté par Jeanne et Arsène Faure en 1947 (on l’appelait autrefois le « Café des pêcheurs), repris en 1971 par le fils du couple, Jean, et sa femme, Sigrid, est à vendre. Pas cher : 199.000 euros.
« Mais comptez bien 600.000 euros de travaux », prévient Vincent Stévenard, conseiller indépendant en immobilier chez Safti avant de faire visiter la bâtisse de 500 m², « dans son jus », divisée en trois parties adossées : au milieu, la maison charentaise en pierre de taille, avec un premier étage et l’équivalent d’un deuxième, sous les toits ; à gauche, l’ancienne salle de restaurant -et de bal- de 110 m² ; à droite l’ex-hôtel deux étoiles et ses dix chambres.
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« Une maison qui a une âme »
« On peut bien sûr envisager une activité professionnelle dans cet ensemble, un nouvel hôtel, un gîte, transformer une partie en appartement pour les seniors, mais il y a plein de choses à imaginer pour en faire aussi un beau projet pour une grande famille », considère Vincent Stévenard. Les Trois Saules ont failli être repris il y a quelques mois par un couple de Rouen qui portait un projet ambitieux associé à l’ouverture d’un bar. « Les banques n’ont pas suivi.»
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Le bien, situé juste derrière la mairie, est composé aussi d’un parc qui s’étend sur presque 4.000 m² jusqu’au bord de l’Etouyer, un bras de la Charente. Il ne reste plus que deux des trois saules qui ont donné le nom au domaine. « C’est une propriété qui a une âme », vante Sigrid Faure, maire de Saint-Groux. Au-delà de sa fonction de premier magistrat, l’élue a un attachement tout à fait personnel pour cet établissement puisqu’elle a été la maîtresse des lieux pendant 40 ans.
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« Mon mari est né au rez-de-chaussée, ses parents sont décédés à domicile. Mes quatre enfants ont grandi là.» Sigrid Faure raconte les grandes réunions d’entreprise et les mariages organisés à l’époque où l’hôtel-restaurant était répertorié dans le Guide Michelin et le Gault et Millau. Elle n’a pas oublié les clients anonymes - « je me souviens d’un couple de Belges qui a réservé deux semaines par an de 1974 à la fermeture » - et les visiteurs prestigieux.
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La présentatrice télé Danièle Gilbert qui s’invite en cuisine. L’humoriste Pierre Desproges qui paresse en terrasse. « On a vu un jour arriver le général Massu (le compagnon de la Libération dont le nom reste attaché à la torture en Algérie). Le comédien Roger Carel (qui vivait en Charente) est venu régulièrement déjeuner chez nous ».
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