France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

VIDEOS. René Pilato ne “réalise pas encore”, Thomas encaisse et poursuit son engagement

Hier prof de maths à Angoulême, aujourd’hui député. Ce dimanche, René Pilato a été élu député de la première circonscription de la Charente. En juin, Thomas Mesnier avait été élu de 24 voix. René Pilato l’a cette fois balayé de 474 bulletins. « Une forme de justice réparée », « une victoire nette » salue-t-il et une vie qui bascule en un jour mais derrière, ce sont des semaines d’une campagne intense et des années de mobilisation. « Quand on a commencé...

Hier prof de maths à Angoulême, aujourd’hui député. Ce dimanche, René Pilato a été élu député de la première circonscription de la Charente. En juin, Thomas Mesnier avait été élu de 24 voix. René Pilato l’a cette fois balayé de 474 bulletins. « Une forme de justice réparée », « une victoire nette » salue-t-il et une vie qui bascule en un jour mais derrière, ce sont des semaines d’une campagne intense et des années de mobilisation. « Quand on a commencé il y a cinq ans, on était quatre. Aujourd’hui, on est 150. »

Dans la salle du temps libre à Gond-Pontouvre, où l’attendait une centaine de militants, pas d’explosion de joie exubérante du nouveau député qui a le triomphe plutôt modeste. Avec son élection, la Charente compte désormais un député de chaque bloc : le RN dans la troisième circonscription, la majorité dans la deuxième et donc la Nupes. La campagne de terrain a porté ses fruits, largement dopée par le contexte social.

Comme quoi, le militantisme, ça paie !

René Pilato l’admet, cette élection partielle s’est transformée en référendum contre la réforme des retraites et “les méthodes autoritaires du gouvernement”. « On était sans aucune réserve de voix parait-il. On savait qu’on avait fait le plein sur notre projet et que notre victoire ne pouvait se faire que sur le rejet de l’actualité, de la vie chère, de la réforme des retraites et pour une partie de la bifurcation écologique de la société.” C’est là-dessus qu’il a axé son porte à porte, notamment dans les quartiers d’Angoulême où la participation a fait un saut de 3 à 4 points. Sur les 22 communes, l’abstention s’est réduite de cinq points et des électeurs qui ne s’étaient pas déplacés au premier tour ont glissé un bulletin dans l’urne. « Ce sont ceux-là qui ont apporté la victoire ». René Pilato a gagné des voix à Angoulême, à Saint-Yrieix, ce qui à la faveur d’une participation moindre par rapport au mois de juin (14000 voix) a servi la Nupes. Mais pas que.

René Pilato ne réalise pas encore

Comme quoi le militantisme, ça paie”, exulte Ad Perret, 25 ans, dont l’engagement date de la présidentielle. “Je ne voulais pas laisser des gens parler du grand remplacement comme de leur liste de courses. Au début, je me suis dit ‘je vais peut-être me faire chier’. Puis on a commencé à parler stratégie politique, j’ai osé lever la main et j’ai compris que ma voix comptait autant que les autres alors que je n’avais jamais milité. On n’arrête pas de nous traiter d’extrêmistes mais ce qu’on porte c’est le socialisme, c’est la gauche qui a oublié ce qu’elle était.

Cette salle est un symbole, lance René Pilato aux militants, des LFI de la première heure, des Génération.s, des communistes, des écolos, des syndicalistes. Après le premier tour de la présidentielle ça pleurait ici, après la législative de juin ça pleurait, la troisième c’est la bonne.” Malgré les coups de fil de Manuel Bompard, coordinateur de LFI, les tweets de Jean-Luc Mélenchon et des poids-lourds du parti, il ne réalise pas. “Je réaliserai quand je serai à l’Assemblée. Mardi, je serai dans les rues d’Angoulême contre la réforme des retraites.” Fort d’une armée prête à poursuivre le combat.

Hier soir, Jean-Louis Delage, fidèle de la première heure, n’a pu retenir ses larmes. Il a aidé René Pilato à labourer le terrain pour les parrainages. Il a passé ses nuits à éplucher les 3600 feuilles de signatures après le premier tour, il a même prêté sa maison pour les réunions de groupe. « René, c’est un gars qui ne se bat pas que pour lui et qui ne trichera pas avec les électeurs. C’est un gars capable. J’ai tout de suite vu qu’il avait des convictions. » « Il est terre à terre, loue Ad. Il est à l’écoute de la jeunesse. C’est quelqu’un qui se laisse convaincre et qui ne veut pas être seul sur son trône. » Hier soir encore, il a remercié Aude Marchand, sa suppléante, sans qui il « ne serait pas là » [sic].

« C’est grave chaud, c’est mérité, s’enthousiasme Aurore Dupont, 32 ans. L’enjeu maintenant c’est d’avoir accès aux dossiers au niveau national, de maintenir nos députés aux prochaines législatives et de faire mieux.”Maintenant, il faut prendre des villes », enfonce un militant. Les prochaines municipales sont dans toutes les têtes.