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Vigilance et phénomènes dangereux : ce que va changer le nouveau système d'alerte de Météo France

Désormais, les cartes de vigilance seront établies sur deux jours. Et les risques avalanche et vagues-submersion seront mieux cartographiés. Il reste toutefois encore difficile d'affiner plus localement les prévisions d'orages et de fortes précipitations.

Les cartes de vigilance de Météo France ont évolué ce lundi 28 novembre. Face aux épisodes dangereux de plus en plus fréquents, l'institut météorologique propose désormais des prévisions à 48 heures sur les phénomènes à risque : orages, pluie-inondation, vent violent, avalanches, neige-verglas, canicule, grand froid, vagues-submersion et crues. 

Deux cartes pour deux jours

Jusque-là, ces cartes de vigilance, nées en 2001 après les tempêtes et inondations de 1999, ne se projetaient que sur 24 heures. "On prévoit désormais bien mieux aujourd'hui qu'il y a 20 ans", justifie Véronique Ducrocq, directrice des opérations pour la prévision. Accessibles depuis le site internet de Météo France, ces prévisions à 48 heures, toujours classées par des codes couleur selon le niveau de dangerosité (vert, jaune, orange et rouge) doivent permettre aux autorités de mieux anticiper, préparer et, au besoin, alerter la population. "Et au grand public de reporter un déplacement ou la pratique d'une activité exposée, protéger des objets sensibles au vent", illustre Mme Ducrocq.

Deux jours, deux cartes, pour mieux mesurer les risques.
Deux jours, deux cartes, pour mieux mesurer les risques. Capture d'écran site internet Météo France

Cette double carte est  diffusée au moins deux fois par jour, à 6 h du matin et 16 h, "avec une première carte pour la journée en cours et la seconde carte pour les prévisions du lendemain", détaille-t-elle. Une troisième carte peut être diffusée à 10 h si la situation l’impose.

Des vigilances mieux localisées

Autre évolution, la carte de vigilance sera aussi plus précise, mieux localisée, pour deux phénomènes : vagues-submersion et avalanche. Jusque-là, les alertes étaient seulement départementales. Désormais, 46 zones sont identifiées sur tout le littoral français, contre 25 précédemment, et 37 zones montagneuses au lieu de 13, permettront de mieux cibler les secteurs à risque. Ce travail de fourmi pourrait concerner d'autres phénomènes comme le vent violent. Mais pour les orages et pluies-inondations, il est pour l'instant impossible d'aller plus loin que l'alerte départementale. "Prévoir à l'avance et de façon très précise les cumuls et l'intensité des pluies à l'échelle d'une commune, c'est encore trop complexe", répond Véronique Ducrocq.

20 % de fausses alarmes, 1,7 % de phénomènes non détectés

Et tant pis si cela oblige les autorités à ouvrir le parapluie pour tout un département, alors même que la cellule orageuse ne se concentre que sur un seul secteur, comme on a souvent pu le voir sur l'Hérault ou le Gard lors des récents épisodes cévenols ou méditerranéens. "La société doit accepter qu'on prenne parfois des mesures pour rien. Sinon, on aurait beaucoup plus d'événements manqués", intervient Benoît Thomé, directeur interrégional Centre Est de Météo France. En 2021, le taux de "fausses alarmes" était de 14%, et même 20% sur les épisodes pluvieux. "Mais neuf vigilances orange sur dix ont été annoncées au moins trois heures à l'avance, et le taux de non-détection des phénomènes violents n'était que de 1,7 %", ajoute-t-il. L'institut se fixe pour objectif de se positionner sous la barre des 2 %.

En Corse, "les prévisionnistes n'avaient rien vu venir"

Pour autant, certains phénomènes peuvent encore surprendre les techniciens et leurs outils. Pointé du doigt lors des orages meurtriers qui ont fait cinq victimes en Corse l'été dernier, Météo France assure qu'il était difficile de prévenir de leur violence. "La vigilance rouge n'avait pas été déclenchée car les prévisionnistes n'avaient rien vu venir jusqu'à quelques minutes avant l'orage", assure Véronique Ducrocq. "Nos outils et nos modèles progressent, on améliore nos prévisions, mais nous sommes des humains et on peut passer à côté de certains phénomènes extrêmement forts, même si ça reste exceptionnel", complète Benoît Thomé.

Chaque jour, les techniciens de Météo France réalisent plus d'une centaine de prévisions à l'échelle du pays.