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Viol : les femmes "doivent prendre leurs responsabilités", la prise de position polémique d'Elisabeth Badinter

Élisabeth Badinter, philosophe, spécialiste du siècle des Lumières, était l'invitée de France Inter ce mercredi 28 septembre. Elle est revenue sur les manifestations contre le régime iranien après la mort de Mahsa Amini et elle a également exprimé ses craintes sur le recul des droits des femmes dans le monde. Une séquence qui fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux.

L'interview d'Elisabeth Badinter ce mercredi matin sur France Inter n'est pas passée inaperçue. Au micro de Léa Salamé, la philosophe et spécialiste du siècle des Lumières a réagi aux manifestations qui secouent actuellement l'Iran et notamment au soutien apporté par les "féministes occidentales". 

Selon elle, il faut distinguer "féministes et féministes". "Dans le système de l'intersectionnalité, il y a une entente entre trois groupes, les gens de couleur, les néoféministes et les islamistes. Il y a une entente, on ne bouge pas. Vous avez peut-être remarqué que les islamistes ne disent jamais un mot contre les militantes LGBT", a-t-elle fait remarquer.

Il n'y a pas rien, mais il y a peu

Elle affirme par ailleurs ne pas être frappée "par l'indignation des néo féministes à propos du voile, et pour une bonne raison, elles défendent justement les filles voilées en France. Il n'y a pas rien, mais il y a peu [de la part des néo féministes]. J'entends beaucoup de féministes qui bougent et qui sont devant l'ambassade d'Iran, et qui vont recommencer. Il y a des associations qui gueulent, mais j'aimerais que ce soit plus massif."

Elisabeth Badinter : "Je ne suis pas frappé par l'indignation des néo-féministes à propos du voile en Iran, et pour une bonne raison : elles défendent les filles voilées en France. Il n'y a pas rien, mais il y a peu." #le7930inter pic.twitter.com/DszL3Boexe

— France Inter (@franceinter) September 28, 2022

"Les femmes doivent prendre leurs responsabilités"

Egalement invitée à réagir sur les violences faites aux femmes, Elisabeth Badinter a estimé que les femmes victimes de viols devaient prendre "leurs responsabilités" et déposer plainte avant la prescription.

"Pourquoi on ne porterait pas plainte avant la prescription ? Parfois il faut prendre ses responsabilités (...) Je comprends bien que ça soit très difficile à évoquer pendant des années. Mais quand même, 10 ans, ce n’est pas si mal", a-t-elle lancé au sujet des femmes victimes de violences.

La philosophe s'est aussi exprimée sur les récentes affaires de violences conjugales et sur les démissions d'Adrien Quatennens et Julien Bayou.

Élisabeth Badinter considère que "ce mouvement MeToo politique en cascade", "c'est un mouvement qui se radicalise, et à leur tête, nous avons une députée écolo, Sandrine Rousseau, qui veut faire tout flamber. J'ai été choquée de son intervention sur C à Vous, quand elle s'est permis d'évoquer un problème entre Monsieur Bayou et sa compagne et d'appeler à son exclusion. Où on en est ? Où sommes-nous pour mépriser la justice ? On ne peut pas à ce point mépriser les principes démocratiques", une référence aux propos d'Eric Dupont-Moretti, le Garde des Sceaux.

Elisabeth Badinter : "Ce que reprochent les féministes de #MeToo à la justice, c'est la question de la prescription. Si on en finissait avec la prescription, ce serait assimiler les violences sexistes au crime contre l'humanité, le seul à être imprescriptible." #le7930inter pic.twitter.com/ehtl5Q3vu4

— France Inter (@franceinter) September 28, 2022

Concernant les agissements du patron des Verts Julien Bayou, accusé de violences psychologiques notamment dénoncées lors d'une émission TV par Sandrine Rousseau - la philosophe a estimé que c'était là "la fin de la prescription d'innocence et d'un travail sérieux" de la justice

À ce sujet, l'universitaire a estimé que le mouvement féministe "se radicalisait", avec, à sa tête, "une députée écolo, Madame Rousseau, qui veut faire tout flamber (...). Où sommes-nous, pour mépriser à ce point la justice ? Mme Rousseau est dans la toute-puissance et se permet de contrer la justice", a-t-elle dénoncé.

Elisabeth Badinter : "A la tête de la radicalisation, nous avons une députée écolo, madame Rousseau, qui veut faire tout flamber (...). Où sommes-nous, pour mépriser à ce point la justice ? Mme Rousseau est dans la toute-puissance et se permet de contrer la justice" #le7930inter pic.twitter.com/M6E2u3M16l

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Enfin, interrogée sur les positions de Giorgia Meloni et ses positions anti-avortement, en cette journée internationale du droit à l'avortement, Elisabeth Badinter juge que "Dieu ne gouverne pas en France : je suis pour qu'on mette le droit à l'avortement dans la constitution. Il faut toujours mieux se protéger", estime Elisabeth Badinter. "Je pense qu'il y aura une grande majorité de femmes rassurées."