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Violences en Cisjordanie : « Depuis sa nomination, le gouvernement israélien de Nétanyahou a choisi d’appliquer une ligne dure »

L’armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, mène des opérations quasi quotidiennes à travers ce territoire palestinien, particulièrement dans les secteurs de Jénine et Naplouse, bastions de factions palestiniennes armées, explique le spécialiste Dominique Vidal.

Jeudi 26 et vendredi 27 janvier, en Cisjordanie et à Gaza, au moins dix Palestiniens ont été tués lors d’opérations israéliennes, dont la dernière a été présentée comme une réponse à des frappes du Hamas. Il s’agit de la séquence la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la flambée de violence entre l’armée israélienne et le Jihad islamique à Gaza pendant laquelle 49 Palestiniens au moins, parmi lesquels des combattants, mais aussi des civils, dont des enfants, ont péri en trois jours d’août 2022.

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Les décès de jeudi portent à trente le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l’année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.

Dominique Vidal, journaliste indépendant et membre du bureau de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orientt, explique au Monde les raisons de ce regain de violences observé ces derniers jours en Cisjordanie occupée.

Comment expliquer ce regain de violences, qui ont atteint un niveau inégalé depuis la deuxième intifada (2000-2005) ?

Le facteur le plus important, c’est l’investiture du nouveau gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou [alliant des partis de droite, d’extrême droite et ultraorthodoxes juifs], qui est composé pour la première fois des suprémacistes juifs racistes et homophobes.

Ceux-ci, grâce à l’alliance avec le Likoud [le parti de Benjamin Nétanyahou], non seulement ont un groupe important à la Knesset [le Parlement], mais se sont également vu offrir des ministères clefs, comme celui de la sécurité intérieure, avec à sa tête [le suprémaciste juif] Itamar Ben Gvir, et celui des finances, dont est en charge [l’ultranationaliste religieux] Bezalel Smotrich, de qui dépend également la gestion civile de la Cisjordanie.

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Depuis sa nomination, le gouvernement a choisi d’appliquer une politique de « la main forte », une ligne dure avec une volonté de frapper fort. Il est à noter que ces événements s’inscrivent par ailleurs dans un contexte de violences enracinées depuis de longues années.

Pourquoi les raids se sont-ils concentrés sur le camp de réfugiés de Jénine ?

Jénine est en état de siège depuis des mois [l’armée y intervient toutes les semaines depuis un an]. La concentration des opérations comme celle de jeudi dans ce camp est liée à la résistance opposée à l’armée israélienne par les Brigades de Jénine, composées de jeunes Palestiniens qui ont décidé de recourir de nouveau aux armes, non pas en menant des attentats kamikazes en Israël mais en optant pour une forme de lutte armée contre les soldats israéliens.

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Jénine a par ailleurs été une ville martyre en 2002, durant la deuxième intifada. Le camp avait été totalement détruit par des bulldozers. Au total, l’opération avait fait 52 morts chez les Palestiniens, dont une vingtaine de civils [elle avait également coûté la vie à 23 soldats israéliens].

Ces violences risquent-elles d’embraser tout le territoire ?

L’accumulation des violences et le nombre de décès, notamment de mineurs ou de gens âgés, sont significatifs. Ces éléments risquent évidemment à tout moment d’embraser l’ensemble de la Cisjordanie. Toutefois, depuis 2005, des commentateurs internationaux annoncent régulièrement une troisième intifada, mais je me méfie de ce type de « pronostics ».

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Clémence Apetogbor

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