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Violences sexuelles dans l’Eglise : pourquoi si peu de personnes indemnisées par les instances de réparation

Les deux commissions mises en place après la publication du rapport de la Ciase ont rendu leurs premiers bilans jeudi et insistent sur l’existence de nombreux freins, dont la difficulté pour les victimes à raconter de nouveau leur agression.

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Les chiffres avaient créé un choc. Entre 216 000 et 330 000 personnes ont été identifiées comme victimes par la Commission indépendante sur les abus sexuels au sein de l’Eglise (Ciase), dans le rapport qu’elle avait publié en 2021. Une tragédie à laquelle l’institution a tenté de répondre en partie en mettant en place deux instances de réparation : la Commission de reconnaissance et de réparation (CRR) pour les victimes des religieux et religieuses et l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparations (Inirr) pour les victimes mineures au moment des faits. Deux organisations indépendantes composées chacune de quelques dizaines de membres exerçant des métiers variés et habitués à l’accueil de victimes, comme des juristes ou encore des psychologues.

Voilà un an qu’elles travaillent toutes les deux. Douze mois que des dossiers sont compulsés tous les jours afin de tenter de mener à bien une mission d’autant plus délicate que les crimes sont le plus souvent prescrits et que la justice n’a plus sa place dans le processus. Jeudi 1er décembre, les deux ont rendu public le bilan de leur activité.

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A la lecture de celui de la CRR, le constat est des plus frappants : le peu de cas traités et surtout portés à la connaissance de l’instance, au regard du nombre de personnes potentiellement concernées. Aujourd’hui, 450 victimes sont « reconnues et accompagnées » par la CRR et 80 recommandations de réparation, financières ou non, ont été formulées par l’instance, sur 560 saisines dont certaines ne relevaient pas de sa compétence. « Les victimes mineures sont à 70 % des hommes, tandis que les majeures en situation de vulnérabilité sont aux deux tiers des femmes » pour des agressions majoritairement commises entre les années 1960 et 1980, écrit l’institution dans un communiqué.

A l’Inirr, les chiffres sont également bas à première vue : 1 098 demandes ont été reçues, 220 sont en cours d’examen avec l’objectif de 300 cas traités d’ici à la fin 2022. Cent décisions ont été prises, dont 71 comportent un volet financier. Une goutte d’eau, dont les responsables qui tentent de répondre à toutes les demandes ont bien conscience.

« Il faut qu’on se fasse mieux connaître »

« Ça nous interpelle », admet ainsi Antoine Garapon, magistrat honoraire et ancien membre de la Ciase, aujourd’hui à la tête de la CRR. Pour lui, « il est évident » que ni l’une ni l’autre des instances ne peuvent par « définition » « avoir accès à toutes les victimes ». « Il y a des tas de mécanismes qui, dans l’Eglise, font que les gens sont inhibés, incapables de venir nous voir, car ils sont détruits ».

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