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Virginie Efira, l’incontournable du cinéma français

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Lukasz Pukowiec pour « M Le magazine du Monde »
Par Pascale Nivelle

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PortraitNommée pour le César de la meilleure actrice pour son personnage de victime d’attentat dans « Revoir Paris », d’Alice Winocour, la comédienne belge a multiplié les rôles ces dernières années. Féministe convaincue, bosseuse, elle reste travaillée par des doutes sur sa légitimité qui sont autant de moteurs.

Sept films en quatorze mois. Sous ses airs de charmante exubérante, Virginie Efira est l’actrice francophone la plus stakhanoviste du moment. Avec une nomination au César de la meilleure actrice pour son rôle dans Revoir Paris, d’Alice Winocour, des propositions à ne plus savoir qu’en faire, elle fait tourner la tête du cinéma français. Elle qui bouchait encore les trous dans les castings il y a dix ans est devenue la muse de nombreux auteurs. « Je ne vois plus passer un scénario avec une femme entre 30 et 45 ans sans Efira écrit dans la marge », assure Philippe Carcassonne, producteur des films d’Anne Fontaine Mon pire cauchemar, en 2011, et Police, en 2020, dans lesquels elle a joué.

Il y a quinze ans, Virginie Efira était une animatrice de télévision pour des émissions de divertissement. Il y a dix ans, une actrice de films sympathiques, réconfortants. Elle est passée en moins d’une décennie, le temps d’une carrière éclair, de comparaisons avec Cameron Diaz ou Reese Witherspoon, classe actrices rigolotes, à Gena Rowlands, la plus bergmanienne des comédiennes américaines.

Et le public suit

Drames, comédies, Virginie Efira passe partout, comme Catherine Deneuve, qui glissait de Jean-Paul Rappeneau à Luis Buñuel dans les années 1970, ou Isabelle Huppert, des Valseuses (1974), de Bertrand Blier, à La Pianiste (2001), de Michael Haneke. Et le public suit. Il court la voir dans les salles. Mieux, il l’aime, cette actrice belge de 45 ans à la présence unique à l’écran. Commentaire d’une spectatrice âgée d’une quarantaine d’années entendu, cet automne à Paris, après une séance des Enfants des autres, de Rebecca Zlotowski : « Efira, c’est nous en mieux. »

« La magie du cinéma, ça marche toujours », élude Virginie Efira à l’évocation de cette anecdote flatteuse. Ce matin d’hiver, grosses chaussettes et pull qui bouloche, elle tire sur une cigarette électronique. Jolie par nature, sans maquillage. La célébrité semble glisser sur ses joues rondes. « Je reste très belge, explique-t-elle avec humour. Quand je vais au cinéma aux Halles et que des gens me sourient, je veux croire que la vie est une comédie musicale et Paris une ville où tout le monde a l’air heureux… et, seulement après, me dire que c’est parce qu’on m’a reconnue. »

Elle vit du côté de la place de la Bastille avec Ali, sa fille de 9 ans (Ali parce que le boxeur Muhammad Ali et Ali MacGraw, l’actrice de Love Story), et l’acteur Niels Schneider, 35 ans. Lectrice de Virginia Woolf, elle a aussi une chambre à elle sur le même palier que leur appartement.

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