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Visite à Sète en automne, quand la ville devient douce et mélancolique

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Courrier international

Les villes du Sud vous ont de ces mélancolies quand partent les touristes… Sète n’échappe pas à la règle. Et revenir dans l’île singulière après la folie de l’été procure un sentiment mélangé. On apprécie le calme des rues dépeuplées et on voit mieux la cité, ses lignes architecturales, qui se découpent sur un ciel bleu souvent immaculé. Mais on regrette la chaleur des animations estivales – six festivals à la suite, fréquents défilés de la fanfare des jouteurs et même visites guidées de la série Demain nous appartient qui passent en bas de la maison et répètent toujours, inlassablement, la même chanson…

L’automne venu, le froid s’engouffre dans les rues étroites et escarpées du Quartier haut. On grelotte dans les appartements peu ou pas chauffés et on se souvient avec nostalgie des discussions colorées des Sétoises et Sétois s’interpellant à la volée sur la chaussée. On en vient même à regretter les mobylettes assourdissantes qui grimpent la rue Paul-Valéry en franchissant, c’est sûr, le mur du son…

La ville n’est pas morte, non, elle est juste assoupie. Elle s’anime encore les jours de marché ou les dimanches de fête.

La lumière, elle, reste belle. Limpide et vivifiante le matin, dorée en fin de journée. Parfois, la brume descend sur la cité, et on sent que le soleil, un peu vexé, tente des percées. Il y a de la douceur dans Sète automnale. Une invitation à paresser. À aller au cinéma d’art et d’essai, le mythique Comoedia, souvent visité par feu Agnès Varda, [habituée] des lieux, ou au musée. Le Crac par exemple, ce Centre régional d’art contemporain Occitanie qui se distingue par sa programmation pointue et son personnel, incroyable de gentillesse et de compétence.

Et puis, bien sûr, il y a la mer. Majestueuse et altière. On s’y baigne frileusement – à 16 degrés, ce n’est pas les tropiques –, mais on se promène à côté sans fin et sans fatigue. Douze kilomètres d’une plage continue qui nous prend par la main. Et invite à la rêverie, les yeux perdus dans l’horizon azuré. Un cliché ? Oui, mais un cliché magnifique et apaisant qu’on ne saurait se refuser…

Element inconnu

“Où le sable est si fin”

D’autant que les mouettes et goélands accompagnent cette flânerie de leurs cris stridents, voire de leurs geignements – parfois, leur “chant” ressemble au miaulement d’un chat ou aux pleurs d’un bébé…

Ne jamais oublier que si Sète est la patrie de Paul Valéry, poète de la spiritualité, elle est aussi la cantine de Georges Brassens, génie des petites gens, voire des petites frappes, plus chaotiques, moins alignées.

Parce qu’il aurait eu 100 ans en 2021 et que la plage était, dans son souhait, sa destination ultime, on laisse au troubadour coquin le mot de la fin. “Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus / Creusez si c’est possible un petit trou moelleux / Une bonne petite niche / Auprès de mes amis d’enfance, les dauphins / Le long de cette grève où le sable est si fin / Sur la plage de la corniche.”