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C'est l'efficacité énergétique que le monde aurait pu atteindre si 500 milliards de dollars avaient été investis dans les énergies renouvelables.

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Divers investissements pourraient-ils nous sauver de la situation énergétique actuelle ?

© GUILLAUMESOUVANT / AFP

Environnement

Si 500 millions de dollars ont été investis dans l'éolien et le solaire ces 20 dernières années, le nucléaire traditionnel a pu décarboner plus de la moitié de l'électricité mondiale, contre 12 % actuellement.

Philippe Charlez est ingénieur minier à l'Ecole Polytechnique Démons (Belgique) et docteur en Physique à l'Institut .est. De la physique de la terre à Paris.

Expert en énergie de renommée internationale, Charles est l'auteur de plusieurs livres sur la transformation énergétique, dont " Growth, Energy, Climate". "Squaring " et " Beyond the Green Growth Utopia" publiés aux Editions DeBoek Supérieur en octobre 2017. Les Lois de la Thermodynamique » est paru aux Editions JMLaffont en octobre 2021.

Philippe Charlez enseigne à Science Po, Dauphine, INSEAD, Mines Paris Tech, ISSEP et Centre International deFormation Européenne. Il est chroniqueur régulier à Valeurs Actuelles, Contrepoints, Atlantico, Causeur et Opinion Internationale.

Il est expert des questions énergétiques à l'Institut Sapiens.

Pour plus d'informations sur l'auteur, voirwww.philippecharlez.comethttps://www.youtube.com/energychallenge  

. Voir la biographie ».

Atlantico : Sia investi 5 000 milliards de dollars dans l'éolien et le solaire, les 20 dernières annéesseront traditionnelles Il s'avère que nous étions investis dans le nucléaire, avec l'électricité, nous aurions pu décarboner près de la moitié de l'électricité mondiale contre 12 % actuellement. Comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

Philippe Charlez :Le calcul est très simple. Nous avons dépensé 500 milliards de dollars dans le monde pour les énergies renouvelables depuis le début de ce siècle, surtout depuis 2005. Aujourd'hui, le monde investit chaque année près de 400 milliards de dollars dans les énergies renouvelables. Tous les équipements renouvelables produisent aujourd'hui environ 12 % de l'électricité mondiale. Cet argent a donc permis de décarboner 12% de l'économie mondiale. Et si vous regardez ce montant et envisagez de l'utiliser pour les réacteurs de deuxième génération existants (pas l'EPR car c'est irréaliste), si vous continuez la construction, vous pouvez décarboner près de la moitié. De l'électricité dans le monde. Le coût d'un réacteur nucléaire est d'environ 5 milliards de dollars. Nous avons donc pu construire 1000 réacteurs nucléaires, soit 1000 GW de puissance nucléaire. En d'autres termes, c'est presque le même que celui construit avec des énergies renouvelables. Sauf que le nucléaire fonctionne 80% du temps et que les énergies renouvelables ne fonctionnent que 20% du temps. Par conséquent, il aurait dû réussir quatre fois, soit 48 %, à décarboner l'électricité. L'énergie éolienne offshore est de 21% du temps, l'énergie solaire de 12% et l'énergie nucléaire de 80%, ce qu'on appelle le facteur de charge, c'est-à-dire la capacité de fournir la pleine puissance dans le temps annuel.  

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I Nous avons été enfermé dans le mauvais sens pendant 20 ans.

Depuis 20 ans, les écologistes se battent contre le nucléaire. Ce calcul a évidemment un côté très théorique, mais il donne un indice. Et ce résultat ne signifie absolument pas qu'il ne faut rien investir dans les énergies renouvelables ou tout le nucléaire. Le problème, c'est que ces dernières années, nous avons fait le choix d'investir près de 100 fois plus dans les énergies renouvelables que dans le nucléaire. Pendant 20 ans, nous n'avons presque rien construit. L'investissement devait être mixte. Les énergies renouvelables ont besoin d'amis, et si ce n'est ni le gaz ni le charbon, ce ne peut être que le nucléaire. Il est aussi particulièrement remarquable que 500 milliards de dollars aient été investis dans trois régions : les États-Unis, la Chine et l'Europe. L'Europe a dépensé 100 à 120 milliards, et l'Allemagne à elle seule près de 75 milliards. 

Divers investissements pourraient-ils nous sauver de la situation énergétique actuelle ?

Ne pas extrapoler. L'électricité n'est pas le seul problème de gaz. Le gaz est utilisé pour le chauffage, mais aussi pour l'industrie, la sidérurgie, le verre, etc. L'augmentation du nucléaire en Europe aurait pu éviter la crainte des coupures de courant. Cependant, le gaz de chaleur reste. En revanche, nous sommes beaucoup moins dépendants de la Russie. Et les prix de l'électricité seront moins chers. Ce dernier est fixé par une règle numérique, le coût marginal. La dernière source implémentée fixe le prix. Et le gaz est généralement le dernier, car c'est le plus cher. L'Allemagne a beaucoup investi dans le charbon et le gaz pour sortir du nucléaire. S'il avait plutôt investi dans le nucléaire, il serait évidemment moins dépendant. Et je pense que cela a également contribué à la solidarité de l'Europe. Certains pays moins dépendants sont réticents à aider ceux qui dépendent d'eux pour de mauvais choix. Poutine tente de détruire la solidarité européenne apparemment très vulnérable en coupant le robinet de gaz. 

Ces crises profitent-elles au moins à l'Europe et à la France sur le bon chemin ?

Force est de constater que le discours d'Emmanuel Macron à Belfort le 13 février 2022 était presque un acte de regret. Il a reconnu l'erreur de jugement d'Astrid sur Fessenheim et anéanti la volonté de revenir à 50% de centrales nucléaires pour revenir à une stratégie très pro-nucléaire. Ensuite, nous nous sommes lancés dans la construction des six EPR déterminés et des huit EPR supplémentaires. C'est bien, bien sûr, mais c'est trop tard. Nous devons maintenant accepter nos erreurs. 

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