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Votre employeur prendra-t-il à sa charge la hausse du passe Navigo ?

Si le prix de la carte augmente dans les prochains mois, «les entreprises verront mécaniquement leur contribution augmenter», explique Benoît Serre.

De 5, de 15 ou de 25 euros : si le chiffre précis n'est pas encore connu, nul doute que le prix du passe Navigo augmentera à partir du 1er janvier 2023. Le gouvernement et Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités (IDFM) au titre de ses responsabilités politiques, sont engagés dans un bras de fer. La région exhorte le gouvernement d'augmenter la contribution des entreprises, mais se voit opposer une fin de non-recevoir. «On est en train de baisser la fiscalité sur les entreprises, notamment industrielles. Il faut être cohérents», explique Clément Beaune, ministre délégué aux Transports. L'issue du débat devrait être connue le 7 décembre, après une réunion d'IDFM sur le sujet.

Quoi qu'il en soit, l'employeur francilien est déjà contraint par la loi de prendre à sa charge 50% au moins du coût du titre de transport de ses salariés. Leur prise en charge augmentera donc avec le prix : «La contribution des employeurs au passe Navigo s'exprime en pourcentage, les entreprises verront donc mécaniquement leur contribution augmenter au prorata», confirme Benoît Serre, vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) et lui-même DRH du groupe L'Oréal. Autrement dit, si le passe Navigo augmente de 20%, à 90 euros par mois, la contribution des employeurs augmentera elle aussi de 20%, passant de 37,60 euros à 45 euros. La hausse du passe Navigo sera donc en grande partie prise en charge par l'employeur.

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Cette obligation de financer la moitié du titre de transport des employés est inscrite dans le Code du travail depuis 2008. Elle s'applique aux forfaits annuels, mensuels et hebdomadaires des réseaux de transport public, pas aux tickets unitaires. Comme le rappelle Benoît Serre, la proportion de 50% constitue un minimum légal mais peut se voir augmenter par l'employeur selon sa libre volonté.

La contrainte concerne en outre toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. C'est là où le bât blesse, selon Benoît Serre. «L'augmentation de la contribution des entreprises ne va pas être vécue de la même manière dans les grands groupes et dans les PME. Pour les petites entreprises déjà essorées par le Covid, cette augmentation obligatoire peut rajouter à leur détresse financière», s'inquiète-t-il.