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Washington n’a toujours pas tiré les leçons de la guerre en Irak

Vu des États-Unis.

Vingt ans après, le pays n’a pas mené de débat sérieux sur ce conflit catastrophique, estiment plusieurs intellectuels aux États-Unis. Pire : selon eux, Washington n’a toujours pas renoncé à la politique étrangère hégémonique qui a conduit à la guerre.

Explosion le 8 avril 2003, durant une bataille entre les forces états-uniennes et irakiennes à Bagdad.
Explosion le 8 avril 2003, durant une bataille entre les forces états-uniennes et irakiennes à Bagdad. PHOTO RAMZI HAIDAR / AFP

Le 22 février, à Varsovie, un an après le début de la guerre en Ukraine, le président des États-Unis Joe Biden a prononcé ces mots : “L’idée que plus de 100 000 hommes puissent envahir un autre pays… depuis la Seconde Guerre mondiale, rien de semblable ne s’est produit.”

Comme le souligne dans The Guardian l’historien et politologue Stephen Wertheim, Biden s’exprimait “à un mois du vingtième anniversaire des premières frappes de Washington sur Bagdad”, le 20 mars 2003.

“La Maison-Blanche n’a pas cherché à rectifier les propos de Biden. Les journalistes ne semblent pas avoir posé de question à ce sujet. […] La guerre en Irak a-t-elle jamais eu lieu ?”

Des responsables toujours aux commandes

D’après cet historien de la Fondation Carnegie pour la paix internationale – un think tank de Washington – “la déclaration de Biden n’est que la dernière tentative en date d’un dirigeant américain d’oublier cette guerre”. “À présent, il est temps de tourner la page” a ainsi déclaré Barack Obama, le président qui avait décidé du retrait des troupes d’Irak en 2011.

“Aujourd’hui encore, il n’y a pas de débat sérieux sur les causes de l’échec, affirme un chroniqueur de Foreign Policy. Ce qui n’est guère surprenant, vu que nombre de responsables et de commentateurs qui ont soutenu l’invasion de l’Irak sont toujours aux manettes du gouvernement et des médias, à commencer par Biden.”

Cela ne veut pas dire que le conflit n’ait rien changé à Washington. Au contraire : deux présidents, Barack Obama et Donald Trump, ont été élus en partie sur leur opposition – réelle ou affichée – à la guerre. Et dans les centres de pouvoir de la capitale fédérale, le conflit est vu

Gabriel Hassan

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