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Winston Churchill : résistant, à tout prix

Face à la terreur nazie, cet homme hors norme s'est battu jusqu'à la victoire avec des mots autant que des actes. « Le Point Grandes Biographies » raconte son histoire. 

Par Laurence Moreau
 Winston Churchill, Premier ministre de la Grande-Bretagne, le 5 juin 1941, a Londres. Avec son attribut favori : son cigare
 Winston Churchill, Premier ministre de la Grande-Bretagne, le 5 juin 1941, à Londres. Avec son attribut favori : son cigare © API / API / API/GAMMA-RAPHO

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Pourquoi s'intéresser à Churchill aujourd'hui ? Parce qu'il demeure pour tous un modèle d'intelligence, de courage, de lucidité et de vitalité. Sacré « sauveur de la nation » en 1945, encore considéré par ses compatriotes en 2002 comme « le plus grand Britannique de tous les temps », Winston Churchill est devenu de son vivant une légende. Par sa résistance à l'ennemi nazi, sa ténacité, sa force de conviction, mais aussi ses extravagances et ses bons mots.

Le descendant du duc de Marlborough, celui de la chanson (« mironton, mironton, mirontaine »), a prouvé pendant l'épreuve de la Seconde Guerre mondiale que l'on peut gagner une guerre même si tout, au départ, semble perdu. « Nous ne nous rendrons jamais » était sa ligne et il l'a appliquée jusqu'au bout. Le peuple à qui il a promis le sang et les larmes l'a suivi, courageusement, malgré les bombes, les défaites des premières années et les morts. Seul contre tous, il a cru le premier en Charles de Gaulle et a voulu soutenir la France libre.

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Churchill, Roosevelt, Seconde guerre mondiale © IWM/Getty Images / Imperial War Museums / IWM/Getty Images/Imperial War Museums via Getty Images
Churchill, Premier ministre, à bord du Prince of Wales. Il s'apprête à rencontrer pour la première fois Roosevelt au large de Terre-Neuve, en août 1941.  © IWM/Getty Images / Imperial War Museums / IWM/Getty Images/Imperial War Museums via Getty Images
Courageusement, il a traversé plusieurs fois l'Atlantique pour convaincre Franklin Delano Roosevelt et les États-Unis de se lancer dans la guerre contre Hitler. Ensuite, il a fait tout son possible pour amener Staline à jouer le jeu des alliés. Pourtant, la victoire venue, les Britanniques, qui l'ont salué comme le père de la victoire, lui ont refusé un nouveau poste de Premier ministre. Le grand combattant n'avait pas compris que le temps de la paix était venu et que son peuple ne voulait entendre parler que de reconstruction, de soins gratuits, de pensions de retraite et de protection contre le chômage, ce que leur promettaient les travaillistes. C'est ainsi qu'en pleine conférence de Potsdam, en juillet 1945, Churchill fut renvoyé.

Lanceur d'alerte

Revint alors pour lui le temps du black dog, ce « chien noir », cette dépression qu'il combattait depuis des lustres. Il est néanmoins reparti à l'attaque. Et c'est lui encore qui, dès le 5 mars 1946, avertit dans un discours à Fulton, dans le Missouri, que l'Union soviétique est en train de faire tomber un rideau de fer sur l'Europe. Le premier, encore une fois, il a compris qu'après Hitler le monde était confronté à un nouveau totalitarisme, celui de Staline. Mais, comme dans les années trente, quand, seul, il jouait les lanceurs d'alerte contre le nazisme, on le traînera alors dans la boue. Hauts et bas de la carrière d'un homme politique hors norme. Les mythes se construisent toujours sur le drame.

Churchill, Seconde guerre mondiale, conférence de Postdam © Leemage via AFP
Juillet 1945, Churchill dans une jeep russe à Berlin, avant la conférence de Potsdam.  © Leemage via AFP
Quelle fut sa vie ? Quelle fut son œuvre, lui qui fut aussi Prix Nobel de littérature ? Quelle est aujourd'hui sa postérité ? Quels étaient ses ressorts, ses forces et ses faiblesses ? La réponse à ces questions est dans Le Point « Grandes Biographies » consacré à Winston Churchill : il dit tout de ses goûts, de son mode de vie anticonformiste, de ses amours et de ses amitiés, de ses défauts et de ses qualités, des questions et des critiques qu'il soulève encore aujourd'hui. 

Fut-il sans peur et sans reproche ? Certes, non. On lui a durement reproché ses erreurs et on continue de le faire. Mais il n'en demeure pas moins un modèle dont beaucoup d'hommes politiques aiment à se réclamer partout dans le monde. Et, en 2023, difficile de ne pas faire le lien entre le Premier ministre britannique de mai 1940, seul face au rouleau compresseur nazi, et le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, confronté avec son peuple depuis le 24 février 2022 à l'attaque de la Russie surarmée. Comme lui, Zelensky est courageux, pugnace, convaincant et toujours sur la brèche. Comme lui aussi, c'est un homme qui sait manier les mots et l'humour. Or, pour ce cher Winston, indécrottable épicurien, amoureux de la langue, un bon mot était plus qu'une marque d'élégance, un remède toujours salvateur. Une autre leçon que nous a laissée ce combattant hors norme.

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