Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Bolivie: Jeanine Añez condamnée à 10 ans de prison pour participation à un coup d'Etat

Mme Añez, âgée de 54 ans, a été condamnée vendredi 10 juin coupable de « manquement au devoir » et « décisions contraires à la Constitution et aux lois » par le tribunal de première instance de La Paz. Elle avait succédé à Evo Morales en novembre 2019 après la démission de ce dernier sur fond de manifestations liées à de présumées fraudes électorales.

Avocate de formation, ex-présentatrice de télévision, Jeanine Añez, sénatrice depuis 2010 et militante du petit parti de droite Unidad democratica, était accusée d'avoir accédé à la présidence de manière anticonstitutionnelle en novembre 2019. Elle avait pris ses fonctions et s'était déclarée présidente par intérim, Bible en main et ceinte de l'écharpe présidentielle, à la faveur d'une vacance de pouvoir provoquée par les démissions en chaîne de M. Morales et de ses successeurs constitutionnels. Le Tribunal constitutionnel avait alors validé son élection.

 A la tête du gouvernement intérimaire de novembre 2019 à novembre 2020, Jeanine Añez avait promis dès sa prise de fonction de convoquer rapidement des élections générales mais le scrutin avait dû être reporté à plusieurs reprises, notamment en raison de la pandémie de coronavirus.

Contre sa promesse, elle avait finalement annoncé sa candidature à la présidentielle de 2020, suscitant des critiques de ses adversaires de gauche, mais aussi de ses propres alliés à droite. Elle avait fini par renoncer face à des sondages peu favorables qui la plaçaient en quatrième position très loin derrière le candidat de gauche et dauphin de M. Morales, Luis Arce. Face à la victoire dès le premier tour de ce dernier en octobre 2020, elle avait immédiatement reconnu la défaite de son camp. 

En mars 2021, le parquet bolivien a ordonné son arrestation pour « sédition et terrorisme » dans le cadre d'une enquête sur les événements de novembre 2019. Plusieurs des ministres de son gouvernement et des hauts responsables militaires de l'époque étaient aussi visés par ce mandat d'arrêt. Le procès de Jeanine Añez s'est ouvert en février 2022 devant une cour ordinaire.

► À lire aussi : en Bolivie, début des audiences publiques du procès de l’ex-présidente Jeanine Añez

Les anciens chefs des forces armées, William Kalimán, et de la police, Yuri Calderón, tous deux en fuite, ont écopé de la même peine de dix années de prison ce samedi.

Jeanine Añez avait annoncé qu'elle ferait appel d'une éventuelle condamnation. Elle doit encore être jugée lors d'un second procès pour « sédition, soulèvement armé et génocide » lorsqu'elle était présidente par intérim. L'accusation de génocide fait suite à des plaintes de familles de victimes de la répression menée par les forces de l'ordre fin 2019 dans des fiefs de M. Morales, qui a fait 22 morts selon un groupe d'experts indépendants, rapporte l'Agence France presse.

(et avec agences)