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20 ans après le décès du 3e Khalife de Maodo : Les talibés pleurent Borom Daradji, son mausolée toujours pris d’assaut

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Rappelé à Dieu le 8 décembre 2012, des suites d’une longue maladie, Serigne Mansour Sy constitue un vide dans le cœur des Tidianes. Son mausolée, érigé à l’intérieur de sa demeure, est le lieu d’attraction des pèlerins qui ont envahi la ville sainte de Tivaouane. Matin, midi, soir, jour et nuit, il ne désemplit pas. Comme si se recueillir devant la tombe de Borom Daradji est devenu un passage obligé pour tout talibé Cheikh.



20 ans après le décès du 3e Khalife de Maodo : Les talibés pleurent Borom Daradji, son mausolée toujours pris d’assaut

D’un commerce facile, d’une élégance particulière et d’une courtoisie sans commune mesure, le défunt khalife général des Tidianes demeure vivant dans le cœur des talibés. Serigne Mansour Sy Borom Daradji est rappelé à Dieu, il y a aujourd’hui 20 ans, mais les fidèles se souviennent de lui et ont fini par l’immortaliser. Dans la cité religieuse de Tivaouane, l’attraction des talibés autour de son mausolée reste le fait marquant de ce Maouloud 2022. «Allez faire la queue comme nous autres. Tout le monde est pressé. On a tous des tâches qui nous attendent», lance Ndeye Cissé Yade, d’un ton sévère, à une dame qui voulait «voler» une place devant. Mais, c’était sans compter avec la détermination de cette Guet Ndarienne qui foule, pour la première fois, le sol de la ville sainte de Tivaouane. Disciple du défunt Khalife général des Tidiane, elle pleure toujours son marabout.

Aujourd’hui à Tivaouane, elle ne souhaite pas rentrer chez elle sans se recueillir devant le tombeau de son vénéré marabout rappelé à Dieu, il y a 20 ans. A l’en croire, elle a fait plus de deux heures de temps dans les rangs sans pouvoir accéder au mausolée. Toutefois, elle ne s’écœure pas. Elle garde toujours l’espoir tout en sachant que tôt ou tard sa patience lui sera bénéfique. «Serigne Mansour Sy vaut plus que ça. Même en rampant, je vais me recueillir devant son tombeau», déclare-t-elle. A l’image de Ndèye Cissé, des milliers de fidèles qui ont commencé à rallier la ville sainte de Tivaouane pour les besoins de la célébration de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (PSL), ont pris d’assaut le mausolée de Serigne Mansour Sy qui a quitté ce bas monde au mois de décembre 2012. Pour le Gamou 2022, on peut dire que le prédécesseur de Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Makhetoum est l’absent le plus présent. Il demeure toujours dans l’esprit et le cœur de disciples Tidianes.

La grande affluence notée autour de son mausolée en est une preuve probante. Mieux, on peut même affirmer, sans risque de se tromper, que son mausolée a ravi la vedette à celui de son père Serigne Babacar Sy et celui de son grand père El Hadji Malick Sy. Les adeptes de la confrérie Tidianya portent toujours le deuil. La tristesse et l’émotion les secouent toujours. La tête bien voilée, chapelet à la main, Fatima Gueye, une sexagénaire vivant à Guédiawaye, plus précisément à Ainoumady 3 se bouscule avec des jeunes qui auraient l’âge de sa petite fille pour maintenir sa position dans le rang. Interpellée, elle nous fait savoir qu’elle est venue prier pour Serigne Mansour Sy mais aussi solliciter, en retour, des prières. «Quand il est décédé, j’étais venue assister aux funérailles mais je n’avais pas la possibilité de me recueillir sur sa tombe. Je tiens à le faire aujourd’hui d’autant plus que le bon Dieu m’a amenée une nouvelle fois à Tivaouane», déclare– t-elle.

Poursuivant, son argumentaire, elle renseigne que la forte bousculade autour du mausolée montre que les fidèles ont la nostalgie de Borom Daradji. «Serigne Mansour manque aux fidèles. Il avait le verbe agréable. Ses sorties n’étaient jamais ordinaires. Elles étaient même attendues par tout le monde car elles étaient source d’enseignement», soutient notre interlocutrice.

Abondant dans le même sens, Ndèye Fall, native de Ndombo Fall, village circonscrit à Richard Toll, souligne: «Je suis venue formuler des prières pour le défunt khalife afin que Dieu l’accueille dans son paradis. Et On ne doute pas qu’il est au paradis n’empêche nous prions davantage pour lui et pour tous ceux qui l’ont devancé à l’au-delà. Nous avons le cœur meurtri. Serigne Mansour est irremplaçable mais nous nous plions à la volonté divine». Baye Fall, devenu tidiane après avoir vu en rêve El Hadji Malik Sy, Modou Fall, fait partie aujourd’hui de ceux qui récupèrent les aumônes que les pèlerins déposent sur la tombe de Serigne Mansour. Ayant quitté son Ndiarème natal pour poser définitivement ses baluchons à Tivaouane, c’est avec un cœur meurtri qu’il se rappelle du défunt khalife. «Toute sa vie, il l’a consacrée à éduquer et à former les gens suivant les prescriptions de l’islam. Il a imprimé sa marque à son khalifat. Il était un homme humble, courtois, généreux qui tenait tout le monde en haleine lors de ses sorties. Nous aurions tant aimé le voir encore longtemps parmi nous. Mais hélas, contre la Volonté de Dieu, rien ne peut. Nous acceptons volontiers ce que décide le Créateur Suprême. A Lui, nous sommes soumis», rappelle-t-il.


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