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Affaire Pogba: le staff des bleus savait depuis mars

RMC Sport s’est procuré le procès-verbal d’audition du policier en charge de la sécurité de l’équipe de France a été entendu le 9 août dernier par les enquêteurs de l’Office Central de Lutte contre le Crime Organisé. 

L’officier de sécurité et de liaison auprès de la FFF commence par décrire ses missions avec les Bleus: « J’assure des missions de sécurité et de liaison auprès des partenaires de la Fédération et à ce titre je suis rattaché fonctionnellement à l’équipe de France A. Je fais partie du staff de l’équipe. »

Le policier en charge de la sécurité des Bleus est un membre central de l’encadrement de l’équipe de France. Il revient ensuite sur les premières confidences de Paul Pogba sur les tentatives d’extorsion dont il est victime. « Depuis quelques mois je vois Paul assez préoccupé et n’arrivant pas à franchir le pas, confie le responsable de la sécurité devant les enquêteurs. C’est en ce début d’année, vers le mois de mars il m’a dit qu’il vivait une situation particulièrement difficile. D’abord par téléphone et ensuite on a échangé à Clairefontaine. Ce qui lui faisait beaucoup peur c’est qu’il sait autour de lui que ça existe. Il m’a dit de façon assez évasive qu’il avait déjà offert des restaurants etc… Mais il avait peur d’être considéré comme une balance. »

« Il m’a dit qu’il voulait justement l’aide de la France pour que ça s’arrête »

« Il m’a dit qu’il n’était pas bien et que des gens lui voulaient du mal, explique-t-il, le 9 août devant les enquêteurs. Ils lui réclamaient des grosses sommes. Il m’a dit assez déterminé qu’il ne vivait plus et qu’il voulait que ça s’arrête. Ça prenait des proportions trop grandes et ça touchait sa famille proche et notamment sa mère. »

Puis le chef de la sécurité des Bleus revient sur les conseils qu’il a donné à Paul Pogba dans la gestion de ce dossier. « Dans le cadre de mon rôle je lui ai dit que je ne pouvais pas garder ça pour moi et que je devais faire suivre ces informations. Il m’a dit qu’il voulait justement l’aide de la France pour que ça s’arrête. Il m’a expliqué ensuite que des gens lui avaient déclaré qu’ils le protégeaient et qu’ils voulaient maintenant de l’argent. Je lui ai demandé de m’expliquer et de savoir comment on pouvait les voir. »

A cette question du chargé de sécurité des Bleus, Paul Pogba donne des indices sur les individus. « Il m’a répondu qu’ils sont sur Dubaï. Il a expliqué qu’il y a un contact en première ligne en France et que ces gens-là l’avaient approché directement et qu’ils utilisent également son frère Mathias pour faire la liaison. Parmi ces gens, ils y auraient un individu qui aurait été condamné pour meurtre et séquestration. »

Pogba « craignait pour sa femme et ses enfants qui vivaient » à Manchester

Les enquêteurs relancent le policier en charge de la sécurité des Bleus : « Quelles sont ses relations avec son frère? » Réponse: « Aujourd’hui il a coupé les ponts avec son frère. » Relance des policiers: « Suite à ces événements? » Le membre du staff tricolore répond: « Oui je pense que c’est suite à ça. Et après m’être renseigné auprès de son agente Rafaella, il semble que son frère lui ait reproché qu’il ne l’ait pas associé au film Amazon. »

L’audition s’éternise avec la diffusion d’extraits de communications entre Paul et son frère. Le policier en charge de la sécurité des Bleus poursuit: « Ce que j’ai appris ensuite c’est que ces gens se sont même rendus chez lui à Manchester. Il craignait pour sa femme et ses enfants qui vivaient là-bas. C’était entre les événements de mars et de juillet à Turin. Je l’ai conseillé de mettre un dispositif de sécurité devant les lieux où réside sa famille. Comme il savait qu’il allait partir à Turin il m’a dit qu’il allait en tenir compte pour l’Italie. Paul est resté assez générique sur les dates et le fil des événements. »

Avant de rajouter: « Et me disait que la volonté de ces individus était de se faire payer pour la protection qu’ils lui auraient apporté tout ce temps (…) Il m’a dit que c’était des gens du quartier. Il ne m’a pas cité de noms. Rafaella (son agent) après en avoir discuté avec elle m’a dit qu’elle en connaissait certains qu’elle avait même reçu. »

« J’ai remarqué autour de Paul, un groupe de jeunes qui n’étaient pas de sa famille mais qui tournaient autour de lui avec une attitude qui avait attiré mon attention »

Les enquêteurs questionnent ensuite le responsable de la sécurité des Bleus pour savoir si Paul Pogba avait déjà cédé aux demandes. « Il m’a dit qu’il avait financé un restaurant et qu’il avait apporté sa contribution au projet. »

Autre question des enquêteurs de l’OCLCO: « Est-ce qu’il a exprimé que ces gens-là avaient pu lui rendre des services? » « A aucun moment, parce que quand je lui parle du sujet et qu’il me parle de protection, je lui demande s’il y a eu un contrat ou si c’est une vraie société de sécurité. J’ai su ensuite que Paul avait été bloqué par la bande dans un hall d’immeuble. J’ai remarqué autour de Paul dans les différents matchs de l’équipe de France, un groupe de jeunes qui n’étaient pas de sa famille mais qui tournaient autour de lui avec une attitude qui avait attiré mon attention et avaient bénéficié d’invitations en zone officielle. »

« Pouvez-vous nous parler de l’épisode de la visite chez sa maman le week-end du 31 juillet? », demandent les policiers. « J’ai été informé par Paul et Rafaella que plusieurs personnes dont Mathias, son frère, sont venus à domicile de la maman de Paul, raconte l’officier de liaison de la FFF. Paul et Rafaella m’ont alors demandé s’il était possible de mettre un service de sécurité et j’ai fait mettre un groupe de la société avec laquelle nous avons l’habitude de travailler. »

Avant de conclure: « Cinq ou six personnes sont venus au domicile de la maman avec Mathias pour dire qu’il fallait payer et qu’ils avaient peur. Je précise que le service de sécurité dépêché par la société est arrivé sur les lieux et que les protagonistes étaient déjà à l’intérieur du domicile (…) le groupe de gens est ressorti dans le courant de l’après-midi. » Au cours de son audition, le policier en charge de la sécurité des Bleus ne précise à aucun moment s’il a alerté ses supérieurs.