Senegal
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Arrestation d’une diplomate sénégalaise : Dakar et Ottawa sur la même longueur d’onde

Le ministère des Affaires étrangères canadien semble avoir lâché la police de Gatineau, qui a arrêté de manière violente la première conseillère de l’ambassade du Sénégal à Ottawa. Il trouve l’arrestation «inacceptable» et annonce l’ouverture d’une enquête et promet de collaborer avec les autorités sénégalaises.



Arrestation d’une diplomate sénégalaise : Dakar et Ottawa sur la même longueur d’onde
Par Ousmane SOW – D’une affaire privée à une affaire diplomatique. L’arrestation musclée et «violente» de la première conseillère de l’ambassade du Sénégal au Canada a provoqué le courroux de Dakar, qui avait dénoncé un acte «raciste» et «barbare». Si Dakar a demandé une «enquête» approfondie pour tirer cette affaire au clair, le ministère des Affaires étrangères canadien s’est montré embarrassé par la tournure des évènements. Dans un communiqué, la cheffe de sa diplomatie n’a pas mâché ses mots pour condamner cet acte : «Le Canada continuera de coopérer pleinement avec le Sénégal pour remédier à cette situation regrettable.» «Nous sommes extrêmement préoccupés par le traitement présumé d’une diplomate sénégalaise par le Service de police de la ville de Gatineau (Spvg)», enchaîne le ministère canadien des Affaires étrangères. Pour Ottawa, «ce qui s’est passé est tout simplement inacceptable». Au lendemain de l’arrestation d’une diplomate sénégalaise, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur avait convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade du Canada à Dakar.

Me Aïssata Tall Sall avait envoyé aussi une «note de protestation» aux autorités canadiennes pour demander une enquête et dénoncer un incident «inacceptable». «Nous travaillons assidûment avec les différents paliers de gouvernement concernés et attendons une enquête approfondie», rassure la cheffe de la diplomatie canadienne, Mélanie Joly. Elle serait «en contact avec son homologue sénégalaise» pour vider ce dossier, qui constitue une violation de la Convention de Vienne. «Le Canada prend très au sérieux ses obligations en vertu de la Convention de Vienne», qui régit depuis plus de 60 ans, les relations diplomatiques et «prévoit un certain nombre d’immunités, y compris contre toute forme d’arrestation».



Une enquête ouverte

Même s’il n’y a pas de crise diplomatique, le Canada prend au sérieux cette affaire pour mettre fin aux secousses provoquées par celle-ci, car les deux pays entretiennent d’excellentes relations. Avant la réaction d’Ottawa, le gouvernement du Québec, où s’est déroulé l’incident, a annoncé l’ouverture d’une enquête du Bureau des enquêtes indépendantes (Bei, la police des polices québécoise) après «une intervention policière qui soulève des questions» contre «la première conseillère de l’ambassade du Sénégal au Canada». Que s’est-il passé ? Dans un communiqué, la police de Gatineau avait reconnu vendredi soir, l’altercation survenue mardi alors qu’un huissier de Justice, «muni d’une ordonnance devant être exécutée», avait demandé le concours des Forces de l’ordre pour l’exécuter. La police canadienne a assuré de son côté avoir préalablement confirmé que «le document judiciaire était bel et bien valide et que l’officier de Justice ayant autorisé l’ordonnance judiciaire avait été informé que la personne avait un statut diplomatique». «Faisant face à une personne agressive et refusant de collaborer, les policiers sont intervenus pour ramener le calme, mais c’est alors qu’une policière a été frappée au visage et blessée», détaille la police de Gatineau. Puis ajoute que «les policiers ont donc décidé de procéder à l’arrestation de la diplomate», qui «a résisté et blessé par morsure un deuxième policier». Au final, «elle a été alors été amenée au sol pour être maîtrisée», installée «à l’arrière du véhicule de patrouille, sous supervision d’une policière, le temps que le huissier exécute son ordonnance». Mais, poursuit la police de Gatineau, à «aucun moment, la diplomate n’a mentionné avoir été blessée ou avoir des douleurs». Cette version n’est pas bien sûr identique au récit de l’incident fait par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. «Malgré le rappel du statut de diplomate de la victime et de l’inviolabilité de son domicile, les éléments de la police canadienne l’ont menottée et sauvagement tabassée, au point qu’elle a eu du mal à respirer, ce qui a conduit à son évacuation par ambulance à l’hôpital», informent les services de la ministre Aïssata Tall Sall dans un communiqué.

Par ailleurs, le gouvernement du Sénégal a exigé l’ouverture d’une enquête «sans délai» et des poursuites contre les auteurs de cette agression «inadmissible». Le Sénégal rappelle que cette agression constitue une grave atteinte à l’intégrité physique de la personne et à la dignité humaine, mais également une violation flagrante de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. Ainsi le gouvernement du Sénégal se réserve le droit d’exercer toute autre action appropriée et demande instamment aux autorités canadiennes de veiller à ce que de pareils actes ne se reproduisent plus.

LeQuotidien








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