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Climat : La liste des records cet été ne cesse de s’agrandir

Peu de doutes subsistent à ce sujet. Cette année 2022 sera dans la droite lignée des précédentes. D’ici quelques mois, notre monde aura connu, au cours de ces 8 dernières années, ses 8 années les plus chaudes jamais enregistrées ! Et cet été pourrait rester dans les mémoires comme l’été de tous les records…

Le réchauffement climatique est en marche. Ses effets commencent à se faire ressentir. Un peu partout sur la planète. De manière particulièrement sévère en cet été 2022 qui n’en est qu’à la moitié et a déjà vu tomber pas mal de records. Et ce, malgré l’influence rafraichissante d’un phénomène La Niña persistant. Ce mois de juin  le premier mois de celui que l’on appelle l’été météorologique — se classe en tête des mois de juin les plus chauds jamais enregistrés sur les terres émergées. Avec une température moyenne de +1,8 °C au-dessus des normales préindustrielles. La France a d’ailleurs connu à ce moment-là, une vague de chaleur précoce. La plus précoce jamais enregistrée. L’anomalie comprenez la différence de température par rapport à la normale — a atteint +8,86 °C. Et le 18 juin, l’indicateur thermique national est monté à 27,38 °C. Il n’avait jamais fait aussi chaud aussi tôt dans la saison en France métropolitaine.

Des records absolus de température ont été battus. À Biarritz (64), par exemple, il a fait 42,9 °C ce même 18 juin. L’ancien record datait du 4 août 2003. Il avait alors fait 40,6 °C. De nombreux records mensuels ont aussi été battus, à Carcassonne (11), à Niort (79), à Dinard (35) ou encore à Cognac (16) où il a fait 40,0 °C contre 38,2 °C en juin 1952.

Des records absolus ont aussi été battus concernant les températures nocturnes. À Villefranche (69), il a fait un incroyable 27 °C. L’ancien record datait de juillet 2015 et n’était « que » de 23,8 °C. Au mois de juillet, rebelote. Une nouvelle vague de chaleur a déferlé sur la France. À l’échelle nationale, elle n’a pas été la plus longue, ni la plus intense, ni la plus sévère. Mais au niveau local, sa durée a parfois été exceptionnelle. Dans l’Hérault, par exemple, elle a duré 22 jours. Un autre record ! Des records absolus de température ont de nouveau été battus. Comme à Brest (29) où il a fait 39,3 °C le 18 juillet. L’ancien record datait du 9 août 2003. Il avait fait 35,1 °C à Boulogne-sur-Mer (62), c’est le 19 juillet qu’il a fait 39,6 °C. Alors que l’ancien record local était de 37,9 °C. Il ne datait que de juillet 2020

Une troisième vague de chaleur a débuté ce 31 juillet. Son bilan n’est pas encore disponible. Mais d’ores et déjà, ne considérant que les deux premières vagues de chaleur de l’été météorologique — du 1er juin au 31 août , Météo France décompte 19 jours de chaleur. Les records étant détenus par 1983, avec 23 jours de vague de chaleur, 2003 avec 22 jours et 2006 avec 21 jours.

Le monde entier bouleversé par le changement climatique

La France n’est pas la seule concernée par cette situation extrême. Dès le mois de juin, 50 stations météo dans le monde avaient battu un record. Il a ainsi fait 44,4 °C dans le Nouveau-Mexique (États-Unis), jusqu’à 44,2 °C en Chine et 47,8 °C en Iran. En ce mois de juillet, plusieurs records absolus de température ont été battus en Europe. 47,0 °C à Pinhao (Portugal) et 45,4 °C à Cadeleda (Espagne) et 40,1 °C à Hambourg (Allemagne). Pour la première fois, la barre des 40 °C a été franchie au Royaume-Uni avec un record de 40,3 °C enregistré à Coningsby. Avec un mois de juillet, là aussi, qui termine en tête des mois de juillet les plus secs depuis 1935. La Belgique, par exemple, a aussi enregistré son mois de juillet le plus sec. Et aux Pays-Bas, il a plu en moyenne, au cours de ce même mois, 23 millimètres. Pour une normale située à… 78 millimètres !

De l’autre côté de l’Atlantique, la situation est la même. Avec aussi des températures de nuit atteignant des sommets. Près de 28 °C dans l’Iowa, ce 3 août 2022. 28 °C… la nuit !

En cause, un changement climatique anthropique porteur d’extrêmes. Comme l’avaient annoncé les scientifiques il y a plus de 40 ans. Un peu plus même. Parce que cet été semble vouloir défier les modèles climatiques. Il y a 2 ans, une étude estimait « peu probable » que la barre des 40 °C puisse être franchie au Royaume-Uni avant 2030… Une preuve, pour les chercheurs, qu’il reste des paramètres — comme l’utilisation des terres ou l’irrigation qui influent sur les vagues de chaleur notamment et que les modèles n’intègrent pas encore suffisamment.

Une étude montre toutefois que le réchauffement climatique rend la vague de chaleur qui a déferlé en juillet sur l’Europe au moins 10 fois plus probable. Et qu’il lui a ajouté — du côté du Royaume-Uni, en tout cas — pas moins de 4 °C ! Le réchauffement climatique semble aussi rendre les vagues de chaleur de plus en plus précoces. Celle qui a touché l’Inde dès le mois de mars 2022 en est un exemple frappant. Ce type d’événement extrême devient 30 fois plus probable avec le changement en cours. Quant aux vagues de chaleur simultanées dans différentes régions du Globe, elles semblent être devenues 6 fois plus fréquentes dans l’hémisphère nord entre 1979 et 2019. Les records n’ont pas fini de tomber.