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Contentieux Ville de Rufisque/SOCOCIM Industrie : du populisme à la place du vrai débat de fond.

La sortie du DG de Sococim est loin de connaître son épilogue. En effet, dans une tribune à la presse, le directeur général de  Sococim Industrie, M. Youga Sow, avait affirmé que près de 28 milliards FCFA ont été versés depuis 2000, par la première cimenterie du pays, à la ville de Rufisque. Une sortie qui avait eu l’effet de susciter la colère du maire de la ville, qui juste après la sortie du DG Youga Sow, a organisé un point presse le mercredi 28 décembre 2022, pour dit-il, « répondre au Dg de Sococim ». Lors de ce point presse, après avoir confirmé les propos tenus par le DG de Sococim, le député-maire de la ville de Rufisque, a essayé d’occulter le vrai débat de fond, en tentant d’être l’avocat de ses prédécesseurs, qu’il avait lui-même et pendant des années critiqués. 

En réponse à Youga Sow qui avait dit que, « que malgré les ressources injectées dans les caisses de la ville, on n’en voit pas l’impact dans la vieille ville », le premier magistrat de la ville à trouvé cette annonce « indécente, inqualifiable. Fouler aux pieds la dignité d'honnête maires qui se sont succédé, alors que chacun a fait le maximum. » 

En lieu et place de preuves faites de l’utilisation de ces ressources et que les Rufisquois doivent savoir, le Dr Oumar Cissé, avait préféré lancé un défi au Dg de Sococim. Il avait proposé publiquement au Dg de la Sococim industrie de signer une convention avec la mairie, « où il garde le 1 milliard 300 millions » D’après les informations en notre possession le Député Maire de Rufisque, le Dr Oumar Cissé aurait effectivement saisi, par courrier, le Dg de la Sococim Industrie, M. Youga Sow, pour lui manifester sa disposition à signer une convention de 5 ans sous la supervision de l’État. Dans cette convention le maire de Rufisque aurait proposé à l'industrie de garder le 1 milliard 300 millions qu'il verse annuellement à la ville. En contrepartie il demande à la Sococim de construire un réseau d'évacuation des eaux performant, de réhabiliter, d’étendre et de densifier le réseau de la voirie dans tout le périmètre de la ville et enfin de construire un hôpital moderne de niveau élevé. En d’autres termes, Oumar Cissé demande à Youga Sow de faire son travail et celui de l’État.

Un acte politique ou populiste ?

La participation de la Sococim dans les caisses de la ville de Rufisque, obéit à des règles édictées et organisées par l’État. Concernant les mines, les sociétés minières procèdent à la déclaration de la redevance minière. Cette déclaration contient la production vendue ainsi que les ventes à l’étranger et au Sénégal, la valeur des ventes, et parfois le stock disponible. Les déclarations depuis 2018 contiennent systématiquement la production stockée. L’Administration minière procède à la vérification de la déclaration en identifiant les détails de la production vendue, les frais déductibles, et le calcul de la redevance minière. Cette vérification est sanctionnée par un procès-verbal. À l’issue de la vérification, l’Administration des Mines prépare un projet d’arrêté fixant la taxe ad-valorem due par l’entreprise pour l’exercice concernée Concernant les carrières, chaque exploitant dépose au service régional concerné, le récapitulatif de la production et des tonnages vendus. Après vérification des informations et sur la base de la production commercialisée, le chef de service calcule la taxe d’extraction telle que prévue par la loi. Pour les carrières publiques, le promoteur achète les bons d’extraction au niveau du service régional des mines et de la géologie de la région qui abrite l’exploitation. Dans chaque carrière publique, l’Administration dispose d’agents communément appelés «pointeurs », qui procèdent chaque jour à la comptabilisation des volumes de matériaux extraits. Le Code minier de 2016 a changé l’assiette et relevé les taux. En effet, l’article 77 du code de 2016 établit une redevance minière pour les carrières en lieu et place de la taxe d’extraction prévue à l’article 49 du Code de 1988, paragraphe 4 qui indique : « La taxe d’extraction est fixée uniformément au mètre cube (m3) de matériaux extraits de la carrière à deux cent francs CFA (200 F CFA) pour les matériaux durs et cent francs CFA (100 F CFA) pour les matériaux meubles.» C’est sur cette base que les sociétés versent des redevances à l’État et aux collectivités territoriales. Vouloir proposer en lieu place une convention ne relève que d’un populisme qui ne dit pas son nom.

Où sont passés les 28 milliards FCFA versés depuis 2000 dans les caisses de la ville de Rufisque ?

Voilà posée la seule et unique question à laquelle doivent répondre les autorités de la ville de Rufisque. Les Rufisquois ont le droit de savoir. La vieille ville souffre et croule sous le poids de l’insalubrité, avec un réseau d'évacuation des eaux défectueux, par endroit, inexistant par ailleurs, des routes impraticables en hivernages comme en saison morte. Les quartiers historiques de Rufisque, ne bénéficient d’aucune infrastructure routière, inaccessible en hivernage avec des routes impraticables. Les nouvelles cités qui gravitent autour de la ville sont coupées du reste du monde en période hivernale. Pendant ce temps l’on apprend que la Sococim verse chaque année, près d’un milliard et demi dans les caisses de la ville. Au lieu de proposer à la Sococim une convention de 5 ans, le député maire de la ville de Rufisque, ferait mieux de dire aux Rufisquois, ce qu’il compte faire de cette manne financière sur les 5 prochaines années. Tout autre acte qui sera posé, ne sera que diversion...