Senegal
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Débat sur le TER: Macky Sall parle de polémique entretenue par des détracteurs

La cérémonie d’ouverture du deuxième sommet de Dakar sur le Financement des infrastructures en Afrique a servi de tribune au Chef de l’Etat de réagir sur la polémique  sur le Train express régional (Ter), suite à un article du média français Le Figaro.  D’après Macky Sall, c’est une polémique sans lendemain entretenue par des détracteurs.

Le Président de la République n’est pas allé par quatre chemins pour réagir face à la polémique sur le Train express régional (Ter), suite à un article du média français Le Figaro.  « Nous gagnerions à apprendre des uns des autres en échangeant davantage sur nos expériences respectives en matière de préparation et d’exécution, mais aussi d’exploitation des projets. C’est comme ce projet du Ter qu’on vient de voir dont je vois une polémique surprenante. Un projet entièrement financé par l’Etat du Sénégal en pleine propriété, qui a recruté une compagnie rompue à la tâche pour conduire dans la sécurité maximale, la sécurité des passagers », a indiqué Macky Sall lors de la cérémonie d’ouverture du deuxième sommet de Dakar sur le Financement des infrastructures en Afrique.

Et de poursuivre : « C’est une polémique entretenue par des détracteurs ». Il invite l’élite africaine à s’engager pour le développement de l’Afrique. « On revient toujours sur des polémiques sans lendemain et ça aussi, quelque part, c’est ce qui freine l’Afrique. L’auto-flagellation permanente pendant qu’on travaille pour le développement de notre continent. Vous trouverez toujours des gens qui n’ont rien d’autre à faire que de peindre en noir les efforts qui doivent être la fierté de notre continent », tonne-t-il. En ce sens, il reste  convaincu que l’Afrique ne doit rien envier à personne. « Nous avons tout ce qu’il faut pour faire de notre continent le plus beau du monde, nous avons tout ce qu’il faut. Faudrait-il que notre élite, et c’est là où le bât blesse en Afrique, soit engagée dans le progrès du continent et non pas de servir de caisse de résonance à des puissances perdues ou à des gens pour qui l’Afrique ne fera rien de bon ? Et je pense que nous sommes là pour prouver le contraire et prouver le contraire, c’est de continuer la marche en avant de notre continent », a martelé le Chef de l’Etat.

Macky Sall pour la révision des conditions de financement des infrastructures

Le chef de l’Etat sénégalais  a plaidé en marge de cette rencontre la révision des conditions de financement des infrastructures qui restent sous-financées en volume et mal financées en termes de taux d’intérêt et de délais de remboursement. Il conforte ses propos par le dernier rapport du Consortium pour les infrastructures en Afrique, publié au mois de décembre 2022. Il a relevé que le financement des infrastructures en Afrique s’élève à 81 milliards en 2021 contre 100 milliards de dollars en 2018. « Ce recul peut se comprendre certes par la pandémie de Covid-19, mais même sans ces difficultés conjoncturelles, l’Afrique a toujours payé très cher ses projets à cause des taux d’intérêt élevés », soutient-t-il. Et de renchérir : « Il nous faut engager de sérieuses discussions avec nos partenaires en outre pour des financements aussi lourds et des infrastructures de longue durée comme les chemins de fer, nos pays sont souvent tenus de rembourser leurs dettes dans des délais très courts. C’est le paradoxe à quelques exceptions près ». Selon le Président de la République, la problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles et pratiques de la gouvernance économique et financière mondiale actuelle qui entrave l’accès des pays africains à des ressources conséquentes à des conditions soutenables. Il s’agit, d’après lui, des notations abusives de certaines agences d’évaluation et surtout à la perception du risque d’investissement en Afrique, entre autres, toujours plus élevé que le risque réel. « Nous payons très cher ces assurances », a-t-il dit, donnant comme exemple les financements à l’export avec des taux qui apparaissent faibles (2%) mais où il faudra ajouter les 12% d’assurance. Il a ajouté : « C’est la réalité au quotidien que les pays subissent et il est extrêmement dans ces conditions d’assurer le financement d’une infrastructure durable ».

« Le déficit en infrastructures encore très élevé en Afrique »

« Le déficit en infrastructures physiques et numériques est encore très élevé en Afrique », se désole Macky Sall.  « L’infrastructure est le nerf du développement et également le fil conducteur de l’intégration africaine puisqu’elle soutient l’activité économique et assure la mobilité indispensable au processus de développement », a-t-il soutenu. Macky Sall estime que le déficit en infrastructures reste très élevé malgré la disponibilité d’abondantes sources d’énergies qui aident à éclairer le monde. « Plus de 600 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité », dit-il, jugeant que c’est un paradoxe. « Le transport routier et ferroviaire reste encore problématique, dans nombre de pays. Il en est de même pour le transport aérien ou pour voyager d’un pays à un autre, on est parfois obligé de sortir du continent pour y revenir. Pour les infrastructures numériques, malgré les progrès accomplis, le taux de connexion sur le continent reste encore faible, 36% contre une moyenne mondiale de 62,5% », regrette-t-il. Le chef de l’Etat a souligné, face à cette situation, que l’Union africaine et la Banque africaine de développement (BAD) ont lancé en juillet 2010 à Kampala, le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Ce programme vise à stimuler la réalisation de projets d’infrastructures transfrontaliers dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau, des TIC, entre autres secteurs, a ajouté le Président de la République.

NGOYA NDIAYE