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Face au comble de l'irresponsabilité dans les accidents impliquant les camions, nous attendons des sanctions sévères contre les auteurs.


Face au comble de l'irresponsabilité dans les accidents impliquant les camions, nous attendons des sanctions sévères contre les auteurs.

Des vies sacrifiées, on peut dire, bêtement et sans aucune explication qui tienne. C'est le cauchemar continuel avec ces conducteurs de camions désignés de manière abusive et malhonnête "camion fou".
Non !!! Un camion c'est du matériel roulant. Il ne peut pas être "fou", il peut connaître des défaillances techniques, et il faut le dire, dans le cas de ces camions, il s'agit de défaillances liées à de graves négligences humaines. Au nom de rien du tout, ni de la recherche de l'argent ni de l'empressement, on ne saurait justifier qu'un camion puisse rouler sans le minimum de précaution technique notamment par rapport à son système de freinage qu'il faut constamment contrôler.
Dans de pareilles circonstances, toute mort causée sur la route, de surcroît en roulant à vive allure, est un homicide par négligence, négligence qu'on peut facilement qualifier de grave et inadmissible, si l'on est d'accord sur la sacralité de la vie, comme consacrée par notre constitution, charte fondamentale et suprême de notre pays.
Par conséquent, afin de dissuader efficacement les contrevenants aux minimums de sécurité sur la route, il faudrait que nos juges appliquent les sanctions les plus sévères prévues en la matière par le code pénal. Cela respecterait un principe fondamental en droit pénal et bien logique, à savoir le principe de la proportionnalité des délits et des peines. Pour rappel le code pénal sénégalais qui comporte l'arsenal répressif de droit commun sanctionne, en son article 307, l'homicide involontaire "d'un emprisonnement de six mois à cinq ans et d'une amende de 20.000 à 300.000 francs." Par conséquent, l'idéal est d'aller au-delà des peines de six mois pour des sanctions plus sévères, surtout quand on note des décès qui sont le résultat d'une violation consciente et délibérée des prescriptions légales.
Il faut que les sanctions soient à la hauteur de l'infraction, des circonstances de sa commission et de l'ampleur du trouble à l'ordre public causé. C'est seulement, en ce moment, que notre dispositif répressif retrouvera son effet dissuasif et coercitif cohérent et efficace contre les contrevenants et aventuriers de la route.
On peut comprendre les peines légères pour les délits mineurs, chacun ayant droit par ailleurs d'avoir une seconde chance. Mais quand il s'agit de vie humaine, qu'on est face à des personnes inconscientes, que des phénomènes criminels se multiplient du fait d'une inconscience assumée et d'une absence de sanction appropriée, nous sommes appelés à un moment donné à tirer la sonnette d'alarme pour une reconsidération de la politique de répression.
Jean AIMÉ
Juriste, Professionnel Conformité Certifié & Certifié Strategy@HEC Paris