Senegal
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Journée mondiale de lutte contre le VIH : Le Sida toujours d’actualité

Dr Abdoulaye Sagna soutient que «40.277 personnes vivent avec le VIH», au moment où Dr Alpha Moussa Niang compte «aller à une injection par mois pour ne plus transmettre le VIH», alors que les populations plaident pour une sensibilisation massive.

Chaque année, les gouvernements et la société civile du monde entier s’unissent pour mettre en avant des aspects spécifiques au VIH, l’augmentation du financement de la riposte au sida, la sensibilisation accrue concernant l’impact du VIH sur la vie des personnes, l’éradication des stigmatisations et discriminations, mais aussi l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Dr Abdoulaye Sagna, Chargé de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH au CNLS (Conseil National de Lutte contre le SIDA), nous expose la situation au Sénégal. Prise en charge des malades «La prise en charge des malades est gratuite pour le traitement.

C’est-à-dire les ARV (antirétroviral), cependant certains bilans de suivi peuvent demander des coûts supplémentaires en fonction des structures et il faut s’adapter avec le contexte actuel pour arriver à bout du VIH comme l’utilisation des NTIC pour la sensibilisation des personnes et surtout des jeunes sur le VIH. Mais aussi les stratégies innovantes comme la prise en charge centrée sur le patient, la prestation de soins différenciés sont, entre autres, des stratégies, mais aussi la lutte contre la stigmatisation et discrimination des personnes infectées. Pour correction on dit infection à VIH à la place du SIDA, car le SIDA se dit du stade ultime de l’infection au VIH», informe Docteur Sagna. Les résultats probants dans la Stratégie 2018-2022 «Actuellement, selon les estimations de personnes vivant avec le VIH attendues, c’est à 40.277 et 93 % parmi eux connaissent leur statut sérologique, 85% de ceux qui connaissent leur statut sont sous traitement antirétroviral et 88% parmi ceux qui sont en traitement antirétroviral ont une charge virale supprimée.

Cependant, la prise en charge des enfants pose problème», chiffre-t-il. Par ailleurs, Dr Alpha Moussa Niang de la Division de lutte contre le SIDA et les IST (Infections Sexuellement Transmissibles), se fixe les ‘’trois 95 %’’ comme objectif d’ici 2025. «La journée mondiale de lutte contre le VIH est un moment où toutes les nations se sont engagées pour freiner la propagation du virus et éviter les nouvelles infections d’où les stratégies de prévention et de traitement. C’est une journée où nous devons faire la rétrospective pour connaître les différentes étapes franchies pour aspirer à mettre fin à l’épidémie du VIH en 2030. Les objectifs de 2025 sont d’atteindre les trois 95%, c’est-à-dire que 95% des personnes vivant avec le VIH puissent connaître leurs statuts sérologiques, 95% des personnes séropositives vont être mises sous traitement et que 95% des personnes sous traitement parviennent à supprimer leur charge virale pour ne plus transmettre le virus», dit le Docteur Niang.

Des moyens de lutte

Selon toujours le responsable de la Division de lutte contre le SIDA, des moyens de lutte sont mis en exergue pour faire face et au-delà du plaidoyer des difficultés sont notées. «Les moyens de lutte sont nombreux, nous étions à plusieurs comprimés par jour et aujourd’hui nous sommes à un comprimé et nous comptons aller à une injection par mois pour ne plus transmettre le VIH. Les autres moyens sont les moyens classiques à savoir la fidélité, l’abstinence, les préservatifs et les lubrifiants. Et puis des formations sont faites au niveau des structures sanitaires pour un environnement favorable à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et des populations très vulnérables. Le problème, c’est l’environnement social, culturel et religieux qui ne permet pas de traquer les populations clés cachées afin de les déployer et les mettre sous traitement.

L’innovation est la prophylaxie à l’exposition (PREP) qui consiste à donner certains ARV (antirétroviral) aux personnes très vulnérables à l’infection au VIH non infectées pour prévenir contre le VIH. Le plaidoyer est constant auprès des autorités administratives et sécuritaires, c’est-à-dire pour les POP (Postes à Profil) religieuses afin d’éviter la stigmatisation et la discrimination», peste le Dr divisionnaire. Cependant, nombreuses sont ces personnes qui manquent d’information sur cette maladie, celles qui font fi du dépistage ou bien qui en ont peur. Sous le couvert de l’anonymat, ce sexagénaire rencontré non loin des locaux du Groupe Promo Consulting nous en dit plus : «C’est au niveau de l’Etat ; il devrait sensibiliser les gens et faire passer l’information selon laquelle le SIDA est une maladie bien réelle, elle existe toujours. Les gens ont tendance à l’oublier.

Certes, beaucoup de choses se sont passées entre temps, des épidémies ont eu lieu et je pense que c’est pourquoi ils ont oublié, mais le SIDA est une vieille maladie. Je crois que faire le dépistage est primordial, mais les gens ont peur de le faire, vu que si jamais le résultat est positif et qu’ils n’ont pas les moyens de se traiter, ils préfèrent mourir d’une maladie qu’ils ne connaissent pas que de vivre avec une maladie qu’ils connaissent, qui les terrorisent et qu’ils n’ont pas les moyens de traiter», dit-il. Monsieur Diop, également citoyen croisé dans la rue, abonde dans le même sens : «Les Sénégalais ont tendance à ne pas aller à l’Hôpital pour au moins faire leur bilan de santé et je suppose que c’est la raison pour laquelle ils ne veulent pas se faire dépister. Pour ce faire, il faut que l’Etat prenne ses responsabilités afin de faire une campagne massive de sensibilisation, faire une communication au niveau de la presse permettra de mieux sensibiliser les gens. Tant que l’Etat ne le fait pas, je crois que les gens n’auront pas d’informations sur cette maladie», se désole-t-il.

Mamadou SOW (Stagiaire)