Senegal
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L’Inter coalition Yewwi-Wallu : Chronique d’un jeu de dupes !

L’installation de la quatorzième législature a constitué le premier pas pour aller vers la découverte des deux coalitions face à Benno Bokk Yakaar qui est désormais menacée, talonnée. Wallu et Yewwi, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, avait durant la campagne électorale des objectifs définis : Il fallait que le camp présidentiel soit fragilisé pour faire revenir Macky Sall à la raison. Le lundi 12 septembre 2022 aura marqué les esprits : bagarre entre parlementaires, micros arrachés, tables démontées, cassées, la caisse qui constitue l’urne pour le vote du président et des membres du bureau emportée, l’assemblée a montré une autre facette de la rupture. Parallèlement, les débats contradictoires et leur approfondissement sont vantés par le camp de l’inter coalition Yewwi-Wallu. Le vote du budget à l’assemblée nationale  aussi bien en commission qu’en plénière aura cependant montré les premiers signes de deux coalitions aux ambitions et visions différentes.

  La brouille lors de la motion de censure après la déclaration de politique générale d’Amadou Bâ a été prémonitoire.  Wallu a surpris en s'abstenant. Pour quelles raisons ? Le président du groupe parlementaire et maire de Kébémer a donné ses arguments au micro de Dakaractu. Il s'est clairement prononcé : « Le groupe Liberté-Démocratie et Changement a décidé de s’abstenir par rapport au vote sur la motion de censure parce que nous n’avons pas été impliqués. En plus, nous avons estimé que notre groupe parlementaire est un groupe historique. Le Pds est à l’assemblée depuis 1978. Donc, si une partie de l’opposition estime devoir présenter une motion de censure sans nous en faire part, alors nous ne pouvons que nous abstenir », se plaisait ainsi de dire Mamadou Lamine Thiam qui estime que Yewwi doit accepter la position des autres.

Mais son collègue de Yewwi, Birame Soulèye Diop, n’avait pas tardé à répliquer. Le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi qui donne sa part de vérité est catégorique. Il dit que sur la question de la motion de censure, le président Mamadou Lamine Thiam a été bien avisé avant le jeudi où la motion devait être votée. « Sur la motion de censure, il n’y a pas d’abstention. Toute autre interprétation est superfétatoire », avait considéré Birame Soulèye Diop au cours d’un point de presse après le rejet de la motion de censure.

Le coup de massue va être porté avec la destitution d’Aminata Touré.  Pour cette fois-ci encore, les deux grandes coalitions de l’opposition sont à couteaux tirés. Le camp d’Abdoulaye Wade invoque l’article 60 de la constitution et sa constance par rapport à la jurisprudence Cissé Lo et Mbaye Ndiaye. Cette démarche actée par le Pds, fera l’affaire de la coalition Benno Bokk Yakaar qui se défait ainsi de Aminata Touré, désormais une opposante farouche au régime de Macky Sall.

Le Parti démocratique sénégalais qui incarne la coalition Wallu Sénégal ne semble-t-il pas être dans une dynamique méthodique au regard de son parcours et de celui qui l’incarne, en l’occurrence, Me Abdoulaye Wade ? Selon l’analyste politique Mamadou Albert Sy, le Pds veut rester un parti autonome et qui vise le pouvoir. Suffisant, pour ne pas être toujours dans cette posture suiviste qui risque de mettre en péril ses acquis politiques.

Le parti démocratique sénégalais, dans des calculs stratégiques, se heurte à une coalition Yewwi Askan Wi qui semble prendre ses distances avec « un manque de confiance ». Dans ses choix et calculs, il peut bien être admis à Wade qu’il demeure rationnel. Dès lors, on peut bien se demander, au regard de cette vitesse mesurée au sein de l’assemblée nationale, que présageait un possible accord Wade-Macky? Le Pds ou pour parler concrètement de Wallu, est-il politiquement dans une phase de reconquête avec comme solution, Karim qui va incarner la jeune génération au sein du parti ? Toutes les démarches du prédécesseur de Macky Sall semblent, cependant, concourir à cette probabilité.

Ainsi, figure donc au sein de l’assemblée nationale deux coalitions unies par des obligations électoralistes gagnant-gagnant, mais n’est-il pas alors le lieu de poser la question quant à l’avenir du parti libéral dans un contexte politique où Yewwi et Benno demeurent les seules entités qui, chacune de son côté, est prête pour une éventuelle confrontation ? Que pourrait gagner le Pds qui laisse faire ?