Senegal
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Procès en diffamation, Affaire Adji Sarr, Manifestations : «La colère des populations est née des actes posés par la justice », selon Boubacar Boris Diop

Selon le journaliste et écrivain Boubacar Boris Diop, le Sénégal est habitué à des situations tendues. Il se rappelle des duels entre Senghor et Mamadou Dia, entre Lamine Guèye et Senghor et ceux ayant opposé Abdou Diouf à Abdoulaye Wade. Mais, pour lui, l’impensable c’est de voir Ousmane Sonko et son rival se donner la main et négocier.

« Telles que les choses se passent, c’est ça passe ou ça casse. Dans tous les deux camps, on y va à fond et advienne que pourra. Je pense que c’est le gouvernement qui est fautif, c’est-à- dire toutes ces personnes qui ont monté un complot contre Ousmane Sonko, l’accusant de viol sur la fille Adji Sarr. Mais, au fil du temps, les choses se sont décomposées alors qu’au début, ça marchait bien. Vous ne pouvez pas dire, ici au Sénégal, un leader politique est entré quelque part les armes à la main’’, a dit le journaliste et écrivain.

Il ajoute que cette fille, qui accuse le leader de l’opposition, est bien prise en charge par l’Etat et manipulée par des personnes qui ne s’intéressent pas du tout à elle.

« Ces personnes qui sont à l’origine de tout cela et qui ont échoué, il faut que le gouvernement les lâche. Avec tous ces audios et ces manipulateurs démasqués, dont le milliardaire qui a été à la tête de toute cette affaire, cette présumée affaire de viol ne doit pas continuer. Dans un système judiciaire normal, si cette affaire continue, c’est parce que c’est insensé. Et la colère des gens vient de là. Les populations sont en colère parce que, pour elles, une justice ne doit pas se comporter ainsi’’, a déclaré Boris Diop.

Le journaliste se dit moins intéressé que toutes ces personnes concernées par cette affaire, notamment Ousmane Sonko, Mame Mbaye Niang, Adji Sarr, mais par le fait que des gens comme François Mancabou, torturé à mort, et les deux gendarmes disparus soient carrément oubliés, même si certaines personnes en parlent de temps en temps.

« Ce qui m’intéresse le plus, c’est moins Adji Sar, c’est moins Mame Mbaye Niang, c’est moins Ousmane Sonko ou même Macky Sall, c’est le fait qu’un citoyen du nom de François Mancabou ait été torturé à mort et que deux autres citoyens, des gendarmes, aient disparu. Je jauge la situation à cette aune-là. C’est-à-dire, la différence entre une société civilisée et une société où règne la barbarie, c’est que de telles choses ne sont pas possibles », a dit l’écrivain qui remporta le Grand Prix du président de la République pour les lettres avec son roman « Le temps de Tamango ».

Pour lui, dans une société civilisée, de telles choses ne devraient pas arriver. Il ajoute que ces affaires sont plus importantes — que les affaires Adji Sarr et Mame Mbaye Niang — et au même niveau que la mort de Oumar Blondin Diop. Boubacar Boris Diop n’a pas manqué de dire qu’il y a un acharnement sur les militants d’Ousmane Sonko. Il souligne que si les jeunes s’identifient à Ousmane Sonko, c’est parce qu’il est des leurs.

« Personne n’a le contrôle de cette jeunesse. Elle échappe à tout le monde. Elle n’écoute pas la radio. Elle ne regarde pas la télé et se retrouve complètement dansle discours de Sonko », a-t-il analysé lucidement.

Parlant de Sonko, l’écrivain-journaliste estime qu’il est devenu radical. « Avant l’affaire Adji Sarr, il était un homme politique normal mais ayant vu le sort de Karim Wade et de Khalifa Sall, il s’est dit que si je ne résiste pas, on me liquide », a expliqué Boris.

Et de poursuivre : « Je suis assez âgé, mais Sonko, après l’affaire Adji Sarr, a atteint un niveau de popularité jamais égalé ! Dès qu’il sort, il crée des attroupements et même le président initie des promenades pour tenir la concurrence avec Sonko. Une concurrence que ce régime a créée », estime Boris


Le Témoin