Senegal
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Rapports heurtés entre pouvoir et opposition à l’assemblée : Alioune Tine plaide l’arbitrage de la société civile et des autorités religieuses

Alioune Tine, président fondateur du « think tank » Afrikajom Center, appelle à une réforme urgente du système hyper-présidentialiste sénégalais. Le chef de l’État, également chef de coalition politique de parti, désigne le président de l’Assemblée nationale.

Le président fondateur du « think tank Afrikajom Center », Alioune Tine, tire la sonnette d’alarme sur la situation politique actuelle du Sénégal. Elle est en effet marquée par une tension accentuée par les résultats des dernières élections législatives qui ont consacré pour la première fois la perte par la coalition au pouvoir de la majorité à l’Assemblée nationale.

Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 25 septembre, l’ancien Président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) a invité tous les acteurs à renouer le dialogue pour « en finir avec le système hyper-présidentialiste dans lequel nous sommes et qui risque de nous mener tout droit vers une impasse politique d’ici 2024 ».

« Les rapports de force entre la coalition présidentielle et l’opposition parlementaire ont atteint un niveau inédit. Les menaces de part et d’autre, s’accentuent et impactent sur le fonctionnement de nos institutions. Il est temps de renouer le dialogue et d’en finir avec l’hyper-présidentialisme, avec un chef d’État qui est également chef de coalition politique de parti et qui désigne qui va être le président de l’Assemblée nationale », a regretté le fondateur de Africa center.

S’exprimant sur les tensions notées lors de l’installation de la 14e législature, lundi 12 septembre dernier, avec l’intervention de la gendarmerie nationale dans l’enceinte de l’hémicycle sur demande de la présidente de séance, Mme Aïssatou Sow Diawara, Alioune Tine, par ailleurs expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, invite la société civile et les autorités religieuses à mettre la pression sur les acteurs politiques pour qu’il y ait un dialogue politique afin d’éviter au Sénégal de tomber dans l’instabilité et la violence d’ici 2024.

Pour lui, « la manière dont-on a vu agir à la fois Barthélémy Dias arrachant le micro et également Guy Marius Sagna s’accaparant de l’urne», sans compter « l’image quand même, la plus grave » avec l’entrée de la gendarmerie à l’intérieur de l’Assemblée nationale, pose problème. Cette scène, dit-il, « rappelle tout simplement des images de coups d’État ». Il lui « semble que ça montre la profondeur de la polarisation qu’il y a entre l’opposition et le pouvoir ».

Et d’ajouter : « Quand vous avez écouté également les mises en garde du Président Macky Sall sur les ondes d’une radio internationale où, il a clairement dit qu’effectivement, il peut gouverner sans l’opposition, qu’il a les moyens juridiques de le faire et de continuer ; cela veut dire que si on n’anticipe pas sur cette crise, elle va quand même installer l’instabilité et la violence dans ce pays d’ici 2024 ».


Sudquotidien.sn