Senegal
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Réquisitoire de Serigne Bassirou Gueye: L’ancien Procureur dans les habits d’un défenseur

On peut, sans conteste, la qualifier de premier réquisitoire contre Ousmane Sonko. L’ancien Procureur, Serigne Bassirou Guèye, s’est levé (même s’il était assis), pour prononcer un réquisitoire contre Ousmane Sonko.

Et il a été sévère. Se basant sur les sorties du leader du Pastef contre lui, qu’il a pratiquement prises pour un mémoire en défense, l’ancien Procureur, qui avait en charge le dossier, a minutieusement tenté de démonter les arguments de Sonko qui mettait en cause sa crédibilité en tant que citoyen, son impartialité en tant que magistrat et le fait qu’il aurait trempé jusqu’au coup dans ce que l’homme politique ne cesse de qualifier de ‘’complot’’. Son réquisitoire a eu des parfums de défense. Accusé par Sonko, l’ancien procureur a enfourché les habits de défenseur. Il a voulu se laver à grande eau et accuser, à son tour. Car, il a pris conscience du fait que le juge qui est sollicité, ici, c’est le juge populaire, c’est le peuple, ce sont les citoyens.

Alors, il a apporté des précisions sur le rapport du Capitaine Touré, souvent brandi, le rôle de Ndèye Khady Ndiaye, la patronne du salon, sur l’attitude des autorités au tout début de l’affaire, etc. Bon sang, on peut penser que la Justice, dans cette affaire, est en train de s’exercer sur la place publique. Car, il ne fait aucun doute que présenté comme une des pièces-maitresses du ‘’complot’’, Serigne Bassirou Guèye, a voulu démontrer à l’opinion, qu’Ousmane Sonko verse dans l’affabulation, le mensonge et autres manœuvres politiciennes. A-t-il convaincu ? Le futur nous le dira. Et l’histoire jugera. Mais ce qui est sûr, c’est que cette affaire, privée au départ, est en train d’épouser les contours d’une bataille acerbe de communication. Alors, elle ne laisse personne indifférent et pourrait influer, gravement, dans l’avenir politique du pays. Elle oppose pratiquement deux camps : Ceux qui ont déjà condamnés Ousmane Sonko et ceux qui pensent que le dossier est vide.

Pour les uns et les autres, leur religion est déjà faite. Il sera impossible de les convaincre, outre mesure. Il reste cette grande majorité de sénégalais, cette majorité silencieuse, qui aurait aimé connaître la vérité ou voir le dossier carrément enterré au nom de la paix sociale et de la cohésion nationale. C’est cette frange importante de la population qu’est destinée tous les messages entendus ces derniers temps et les manœuvres subséquentes, qu’elles viennent de l’opposition ou du pouvoir.

En clair, la bataille de communication est rude. Et elle ne va jamais s’estomper, même si un verdict était prononcé. Car, cette bataille transcende les questions judiciaires. Elle a épousé, depuis longtemps, les contours d’une bataille de communication politique, donc de propagande.

Assane Samb