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Institutions: Succession à la Comédie: les noms qui se chuchotent en coulisse

InstitutionsSuccession à la Comédie: les noms qui se chuchotent en coulisse

En juin 2023, une nouvelle direction fera son entrée sur la scène eaux-vivienne. À ce stade du processus de sélection, les rumeurs vont bon train quoique les certitudes se dérobent.

Photographié au début de 2021, voici le palais de verre sur lequel régnera le, la ou les futur·e·s souverain·e·s de la Comédie.

Photographié au début de 2021, voici le palais de verre sur lequel régnera le, la ou les futur·e·s souverain·e·s de la Comédie.

PIERRE ALBOUY

Après six ans de très bons et loyaux services, les actuels codirecteurs de la Comédie Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer (NKDM) tireront donc en juin 2023 une révérence prématurée. Si la moitié féminine du tandem n’avait pas annoncé son virage vers d’autres activités, Genève les aurait bien vus enchaîner un deuxième mandat. Au moins, la cité leur est reconnaissante d’avoir été on ne peut mieux inspirés en aidant la vieille dame des Philosophes à traverser la voie ferrée jusqu’au théâtre du XXIe siècle.

Les candidats à la succession du tandem NKDM avaient jusqu’au 15 août dernier pour envoyer leur dossier à la Fondation d’art dramatique (FAD), qui, selon ses statuts, «assure la gestion faîtière de la Comédie et du Poche, ainsi que l’interface entre les autorités et les besoins de ces théâtres». Lorella Bertani, qui en préside actuellement le bureau de neuf membres, reste à ce jour muette comme une carpe. Ou presque: «Je confirme qu’on a de quoi faire un choix parmi les candidatures reçues», concède-t-elle.

Révélation en décembre

Elle ne lâche aucune information supplémentaire, ni sur le nombre des postulants, ni sur l’état d’avancement des contacts établis. «Nous travaillons au plus près de nos compétences et de notre conscience pour trouver la personne la mieux à même de diriger cette institution, mais sommes obligés de garder le secret dans un processus tel que celui-ci.» On saura seulement que la commission est «ouverte à un binôme» autant qu’à une direction monocéphale, et qu’elle n’a «pas d’a priori sur sa nationalité». La nomination interviendra en décembre – au plus tard en janvier. «Quel que soit notre choix, il y aura des contents et des mécontents», abrège philosophiquement l’avocate.

En 2018, le binôme Natacha Koutchoumov-Denis Maillefer dévoilait sa saison sur le chantier de la nouvelle Comédie.

En 2018, le binôme Natacha Koutchoumov-Denis Maillefer dévoilait sa saison sur le chantier de la nouvelle Comédie.

LUCIEN FORTUNATI/TDG

On n’en apprend guère plus du côté du conseiller administratif chargé de la Culture Sami Kanaan, lequel ne siège du reste pas au sein de la commission de nomination. «Je serai informé sous peu de la short list qui se sera dégagée des premières discussions, révèle-t-il seulement. Et d’entériner que le profil recherché devra jouir d’«assez de crédibilité pour tenir le rang d’un théâtre d’envergure européenne» tout étant intimement connecté à la scène locale. «Il lui faut une bonne expérience, un bon carnet d’adresses, et une bonne implantation à Genève», résume le magistrat.

Py, Bo ou Archambault?

Qui, alors, dans le rôle de cette perle rare? Le Français Olivier Py, qui achève tout juste son deuxième mandat à la tête du Festival d’Avignon, et fait figure de papable depuis le printemps? Le comédien et metteur en scène franco-argentin Marcial Di Fonzo Bo, qui vient de fouler les planches de la Comédie dans le rôle de Richard III et se serait présenté auprès de la FAD? L’ancien bras droit de René Gonzalez à Vidy, Éric Bart, également répertorié? Le Romand Denis Maillefer himself, qui ne cache pas se présenter seul à sa propre succession?

Selon Sami Kanaan, «la Comédie, ce n’est pas qu’une programmation, c’est aussi une maison à faire vivre».

Selon Sami Kanaan, «la Comédie, ce n’est pas qu’une programmation, c’est aussi une maison à faire vivre».

LUCIEN FORTUNATI

Parmi les Genevois, on chuchote encore le nom de la metteuse en scène et ex-copilote du Grütli Maya Bösch – elle pourrait se profiler en duo avec Géraud Didier, directeur du Manège de Maubeuge, qui vient de l’héberger en tant qu’artiste associée. Enfin, l’actuel «dirlo» du Poche Mathieu Bertholet a ouvertement déclaré sa postulation. Joint au bout du fil, l’artiste administrateur estime plus sage de ne pas s’exprimer tant que le processus de sélection est en cours: «Il faut laisser le jury faire son travail et compter sur sa clairvoyance. Et pour ma part, continuer de défendre mes convictions pour un théâtre éthique», se restreint-il.

«Il faut laisser le jury faire son travail et compter sur sa clairvoyance.»

Mathieu Bertholet, directeur du Poche et candidat à la direction de la Comédie

Une rumeur tout ce qu’il y a d’incertaine jette enfin Hortense Archambault dans la course. Originaire de Thonon, celle qui tient les rênes de la Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis depuis 2015 a, dix ans durant, codirigé le Festival d’Avignon avec Vincent Baudriller. L’ironie serait toute dramaturgique de voir les anciens associés devenir de très bons et loyaux concurrents, l’un à la tête de Vidy-Lausanne depuis 2013, l’autre aux commandes de la Comédie de Genève dès 2023.

Katia Berger est journaliste au sein de la rubrique culturelle depuis 2012. Elle couvre l'actualité des arts de la scène, notamment à travers des critiques de théâtre ou de danse, mais traite aussi parfois de photographie, d'arts visuels ou de littérature.Plus d'infos

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