Switzerland
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

L’invité: Trop d’impôt tue l’impôt: attention!

L’invitéTrop d’impôt tue l’impôt: attention!

  

Alexandre de Senarclens - Député PLR au Grand Conseil

Publié aujourd’hui à 08h40

Ces prochains mois, l’impôt sur la fortune va être au centre des discussions politiques genevoises. D’un côté, la gauche présente une initiative «Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes» (IN 185) qui propose de faire passer de 1% à 1,5% (augmentation de + 50 %) le taux maximal de l’impôt sur la fortune pour les fortunes imposables de plus de 3 millions de francs et cela durant dix ans. La majorité de gauche du Conseil d’État soutient ce texte tout en souhaitant limiter la période à cinq ans; les conseillers d’État Nathalie Fontanet, Serge Dal Busco et Mauro Poggia y sont fermement opposés. De l’autre côté, la droite souhaite réduire de 15% ce même impôt dans le cadre de la modification de la fiscalité immobilière.

Deux visions s’affrontent. La gauche en voulant toujours plus d’impôts pour prétendument «le maintien du financement des prestations sociales indispensables» fait fausse route. Elle réfléchit comme si le contribuable fortuné était captif. Or, ces personnes peuvent déménager non seulement à l’étranger mais plus simplement de quelques kilomètres dans un autre canton en Suisse. Comme le rappelle Nathalie Fontanet, «nous sommes déjà champions du monde de l’imposition de la fortune et nous avons le taux le plus élevé de tous les cantons suisses». Ainsi, alors qu’il serait imposé à 1,5% à Genève avec l’initiative, le gros contribuable payerait au maximum 0,79% dans le canton de Vaud ou 0.1% dans certains cantons alémaniques. Or, une particularité genevoise, une part très importante des revenus cantonaux repose sur quelques gros contribuables (seulement 4,2% des contribuables paient 48,4% de l’impôt cantonal sur le revenu!). Le départ de seulement quelques-uns d’entre eux signifierait la perte de centaines de millions de francs pour le canton.

C’est la démonstration de l’adage, prouvé économiquement, «trop d’impôt tue l’impôt», où une augmentation de la pression fiscale conduit à une baisse des recettes fiscales. C’est précisément pour être attractif que la droite est favorable à une légère baisse de l’impôt sur la fortune qui permettra de gagner des contribuables importants et surtout de ne pas les perdre lorsque, la retraite venue, ils choisissent souvent de s’exiler en Valais pour quitter le canton qui épuise le plus ses ressources fiscales.

Si l’initiative devait être acceptée, il faudrait augmenter massivement la charge fiscale de la classe moyenne. Il ne faut pas se tromper, l’IN 185 ne rapportera pas un centime à l’État de Genève, mais donnera le signal de départ pour tous ceux qui entreprennent et font la prospérité de Genève. Qui paiera alors? Les autres, ceux qui restent et qui ne sont pas soumis à l’impôt sur la fortune.

Vous avez trouvé une erreur? Merci de nous la signaler.