Tunisia
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

La reforme de notre école : pourquoi s’entêter à naviguer à vue ?

Le ministère de l’éducation a annoncé quelques jours auparavant le démarrage, la semaine passée, des chantiers relatifs à la réforme des programmes et manuels scolaires des collèges et des lycées ainsi que celui des approches pédagogiques. J’estime qu’il est de notre droit en tant qu’opinion publique et familles tunisiennes d’avoir des réponses sur certains points clés et passages obligatoires devant garantir la réussite de cette réforme ou causer son échec.

Le premier point concerne l’approche stratégique, politique et pédagogique relative à l’emploi des langues dans notre système éducatif. Il faut rappeler à cet effet le naufrage, réel, de notre école au vu de ses trois indicateurs, suffisamment significatifs, sur l’état de sa santé. Nous avons aujourd’hui une moyenne de 100 milles élèves par ans qui quittent prématurément les bancs de nos établissements scolaires, le taux de réussite aux examens nationaux notamment le bac fait partie et des plus faibles au monde, et enfin, nos bacheliers désertent les sections scientifiques notamment celle des mathématiques. Les causes principales à imputer à ce désastre sont intiment liées, toujours annoncées par les responsables tunisiens mais ignorés, à savoir la faible maitrise par nos apprenants de toutes les langues, et spécialement le français.

Un désastre qui a été amorcé dés l’entrée en vigueur de la réforme décidée en 1991, qui a imposé l’école de base avec ses phases primaire de six ans et préparatoire de trois ans, durant lesquelles toutes les matières concernant les humanités, les sciences et les techniques doivent être enseignées en arabe. La durée de l’enseignement secondaire est désormais réduite de sept à quatre années durant lesquelles l’enseignement des matières scientifiques se faisait, comme avant la réforme, en français. Dés lors il devient condamnable d’ envisager ou d’espérer, que nos enfants puissent réussir leurs parcours scolaires quand l’école trouve d’énormes difficultés à leur apprendre à lire, à écrire et à compter aussi bien en arabe qu’en français, et quand on sait que la maitrise des matières scientifiques est intiment liée à la maitrise de la langue avec laquelle es matières sont enseignées.

Vient par la suite la prise en compte de l’architecture des phases d’enseignement du préscolaire à la formation professionnelle et l’enseignement supérieur, principalement l’harmonie des matières à enseigner et les niveaux des acquis requis. Chaque phase d’enseignement doit s’enchaîner à sa clôture à celle qui la suit. L’objectif étant de permettre à l’école de progresser parfaitement dans l’exécution de ses fonctions, en particulier celles de l’enseignement et de l’éducation. L’apprenant doit acquérir les connaissances et les compétences requises pour qu’il prenne conscience des ses droits et obligations dans la vie ainsi que de ses responsabilités vis à vis de lui même, de sa famille et de sa patrie. Il doit en outre avoir la possibilité de choisir une formation qui va avec ses motivations et ses aptitudes et qui répond en même temps, aux besoins du pays préalablement convenus en ce qui concerne les professions et les spécialités d’avenir, c’est dire à forte capacité d’embauche.

 Enfin, vient une interrogation sur les perspectives d’avenir du conseil supérieur de l’éducation cité par la constitution validée par le référendum du 25 juillet 2022. Ce conseil s’il a été réactivé depuis plusieurs années ou immédiatement recréé pour le charger de la mission de la mise de en œuvre d’une politique devant garantir le sauvetage du secteur de l’éducation, pour que l’école tunisienne devienne juste, équitable et ascenseur social et moteur du développement, de l’essor et garante de la stabilité du pays. Un tel conseil, s’il était en fonction, nous aurait certainement évité toutes les crises subies par notre école depuis plusieurs années et l’aurait aussi déroutée de son voyage vers l’enfer.

Ridha Zahrouni. Président de l’Association Tunisienne des Parents et des Elèves.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!