Tunisia
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Note – La transition énergétique a échoué face aux défis des inégalités sociales

Alors que la Tunisie s’engage dans une nouvelle transition énergétique suite à ses engagements internationaux, presque aucun débat n’a eu lieu au niveau national sur les aspects redistributifs de cette transition.

Ceci soulève de sérieuses inquiétudes et des questions fondamentales, quant aux gagnants et perdants de cette transition, souligne l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) dans une note intitulée « Les énergies « renouvelables » en Tunisie : une transition injuste ».

Limites du cadre réglementaire

Afin de garantir un développement des énergies renouvelables en Tunisie bénéfique pour l’économie locale, plusieurs lois ont été décrétés, d’après la note de recherche et ce, dans le but de créer un cadre incitatif pour les investissements dans les énergies renouvelables et le déploiement d’avantages fiscaux pour encourager les entreprises à investir dans les régions marginalisées.

Or, il a été constaté que pour l’installation de panneaux solaires à des fins d’autoproduction, sur 380 entreprises tunisiennes, seules 40 sont basées dans les régions ciblées par le cadre incitatif (Jendouba, Beja, Kasserine, Gafsa, Tozeur, Kebili, Tataouine, Gabes, Kairouan, Sidi Bouzid, Kef), tandis que la plupart sont basées dans les régions de Tunis et de Sfax.

Cela signifie, selon l’OTE, que les régions les plus développées récoltent la plupart des bénéfices du développement de ce secteur en accumulant plus de profits et en générant plus d’emplois, au détriment d’autres régions qui en ont le plus besoin.

Le secteur et la précarité des emplois

Pour faire une estimation précise de la création d’emplois, il faut prendre en compte les emplois directs et indirects, d’après l’observatoire. La prévision de création d’emplois dans le domaine des énergies renouvelables est d’environ 3 000 emplois par 1000 MW produits annuellement avec l’énergie solaire photovoltaïque. Le nombre d’emplois supplémentaires estimé pour l’ensemble du secteur des énergies renouvelables en Tunisie se situe entre 7000 et 20 000.

Néanmoins, la majorité de ces emplois ne sont pas durables, la plupart d’entre eux n’étant nécessaire que pour la phase de construction et de démarrage des projets qui ne dure que quelques années.

Par conséquent, les projets d’énergie photovoltaïque et éolienne à grande échelle ne sont probablement pas les mieux adaptés pour offrir de nombreuses possibilités d’emploi à long terme. En outre, le développement de la création d’emplois doit être soutenu par la stimulation de toutes les branches du secteur, indique l’OTE.

Les attentes du développement des énergies renouvelables

Plusieurs analystes s’accordent sur le fait que les investissements dans la transition énergétique pourraient permettre d’économiser des fonds considérables sur les importations de pétrole et de gaz. Ils génèreront des nouveaux services, des équipements performants, des emplois et des débouchés à l’exportation sur le marché mondial. Donc, la transition énergétique représente une grande opportunité de relance économique pour le pays.

D’abord, et selon les analystes, les perspectives d’embauches dans les énergies renouvelables dans les années à venir sont très prometteuses. L’étude réalisée par le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) montre que plus de 2,3 millions d’emplois verts ont déjà été créés ces dernières années dans le monde. D’après ce rapport, d’ici à 2030, au moins 20 millions d’emplois supplémentaires pourraient être crées principalement dans le secteur de la construction, de l’installation, de la maintenance des centrales et de la production locale de composants et dans la distribution et la vente. En Tunisie, le potentiel est important mais il est globalement mal développé.

Avec sa politique de transition énergétique peu ambitieuse et ses investissements très limités dans le domaine des énergies renouvelables, la Tunisie est loin de devenir indépendante des importations d’énergie. Pour toutes les composantes de l’énergie renouvelable, éolienne, solaire thermique et solaire photovoltaïque, le pays doit consentir un effort durable et inclusif d’investissement, affirmant ainsi une réelle volonté de maîtriser la consommation de l’énergie primaire à partir des ressources renouvelables. 

En se référant à l’évolution du poids des énergies renouvelables (ER) dans la production de l’électricité, on constate que la production de l’énergie électrique à partir des ER est presqu’insignifiante par rapport à la production totale d’électricité. La part des ER dans le mix électrique tunisien est à un niveau extrêmement faible.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!