Tunisia
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Note : Les ménages aisés perçoivent trois fois plus de subventions que les plus démunis

La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a tendance à subventionner l’achat de biens de consommation, en particulier l’alimentation, l’eau et l’énergie.

Cependant, les aides souvent mises en place pour protéger les personnes démunies ou vulnérables ne sont guère efficaces contre la pauvreté, selon une publication récente des experts auprès de la Banque Mondiale (BM), Federica Alfani, Maria Eugenia Genoni et Johannes Hoogeveen.

Les subventions : une lourde charge budgétaire

La publication intitulée « Moyen-Orient et Afrique du Nord : mieux que des subventions, des transferts monétaires uniformes » indique qu’en réalité, les subventions profitent surtout aux classes moyenne et supérieure, comme cela a clairement été établi pour les subventions énergétiques.

La note cite la Tunisie, à titre indicatif, où les ménages les plus aisés perçoivent trois fois plus d’aides pour l’alimentation et l’énergie que ceux les plus démunis.

Les subventions représentent une lourde charge budgétaire qui privent de ressources publiques déjà limitées des secteurs aussi prioritaires que la santé et l’éducation. On note, à cet effet, qu’en 2021, l’État tunisien a dépensé environ 1,7% de son PIB en subventions alimentaires et 2,5% en subventions énergétiques et ce, d’après les données du ministère des Finances.

Malgré les failles des dispositifs de subventions, les responsables politiques sont peu enclins à entreprendre des réformes en la matière, et ce, notamment parce que les citoyens peinent à en comprendre le bien-fondé. Selon un argument fréquemment entendu, supprimer les subventions entraînerait des émeutes. Sachant que ceux qui en bénéficient le plus sont les plus nantis, et qu’ils savent se faire entendre et organiser des manifestations, on comprend les réticences des gouvernants, martèle la note des experts.  

Il est cependant possible, selon la note, de rendre une réforme acceptable en remplaçant les subventions par des transferts monétaires au profit de (presque) tous les citoyens. Cette solution a l’avantage d’être progressive (les personnes à bas revenus sont proportionnellement plus aidées).

 Le grand gâchis

D’après un document de la Présidence du Gouvernement dont les détails ont été publiés début 2022 intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise » et destiné au FMI, la part dédiée du PIB à la caisse de compensation (carburants et produits alimentaires de base) est de 4,4% et est la plus élevée de la zone MENA comparée au Liban (2,5%), le Maroc (1,2%), l’Egypte (0,3%) et la Jordanie (0,1%).

La caisse de subvention est, par ailleurs, la première ressource qui finance la contrebande, les spéculateurs et les fraudeurs dans un contexte infesté de corruption et d’absence de contrôle efficient où plusieurs parties trouvent leur compte dans cette situation.

Pour l’année 2022, les subventions aux produits de base, accaparent 3,8 milliards de dinars (0,75 milliards de dinars en 2010), soit environ 52% de l’enveloppe totale des subventions sachant qu’en 2021, le gouvernement a consacré 2,2 milliards de dinars à cette catégorie, ce qui représente une augmentation de 1,6 milliard de dinars, soit de 71,4%.

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