Ce n’est plus un secret pour personne, les japonais tiennent beaucoup à la propreté. Et ce n’est pas pour plaire ou faire parler d’eux, il s’agit d’une attitude collective typique et d’une tradition. Peu importe s’ils gagnent ou s’ils perdent, peu importe s’ils assistent à un match ou ils ne jouent même pas! Ils vont rien laisser! A la fin de chaque match, on verra le public japonais sortir ses énormes sacs bleus apportés à l’occasion et se dédier corps et âme au nettoyage! Certains publics ont tenté de reproduire les mêmes actions, surtout avec la popularité que ce genre de séquences peut avoir sur les réseaux sociaux, mais c’est en rien comparable.
Car avant même le boom des réseaux sociaux, depuis la coupe du monde de football qui a eu lieu en 2002 au Japon, les japonais ont toujours eu le même souci de propreté et le même désintérêt de que dira-t-on.
Depuis plus de 20 ans, peu importe l’événement sportif international, le public et les joueurs japonais ont toujours eu la reconnaissance du monde pour leur attitude exemplaire. Dernièrement, des photos des vestiaires japonais ont circulé, montrant non seulement des vestiaires parfaitement nettoyés après le match contre l’Allemagne, mais aussi le mot “merci” écrit en arabe et en japonais sur un papier entouré d’origamis en formes diverses, pour montrer mieux leur gratitude.
Comment peut-on expliquer cet élan collectif et désintéressé pour la propreté, toujours aussi constant et imperturbable?
Installée à Asakura, petite ville semi-rurale située dans la préfecture de Fukuoka, au sud du Japon, et ayant dans le cadre de mon travail collaboré avec plusieurs écoles du primaire au secondaire, je vous apporte la réponse.
La propreté, le nettoyage, l’organisation et le respect n’ont pas de genre, ce n’est pas non plus quelque chose qui vient forcement de la famille ou qui est laissé au hasard, ce sont des valeurs que l’education nationale à tous ses niveaux a le devoir d’inculquer à tous les élèves et sans exception. Pour résumer, le civisme s’enseigne.
Les neufs premières années de l’école sont particulièrement dédiées à la tâche. On ne redouble pas durant cette période de la scolarité, et on est plus noté sur son attitude, son respect des règles, sa participation aux activités des clubs scolaires, sa discipline et son engagement que sur les autres matières.
Dans les écoles japonaises, les jeunes sont responsabilisés dès leur jeune âge, dans chaque école, qu’elle soit en ville ou à la campagne, les mêmes standards sont appliqués.
On a des cours de cuisine (toutes les écoles sont équipées de salle de cuisine), de couture et de jardinage. L’entretien de l’école est une affaire d’élèves. Même durant les vacances, des activités sont proposées au sein de l’école et l’on continue à entretenir le jardin, les toilettes, les salles, le gymnase, etc.
Il n’y a aucune gêne ni aucune honte à avoir et tout le monde y participe.
Ce qui fait à juste titre la réputation des japonais de peuple propre et civilisé n’est que la conséquence d’une éducation et de valeurs communes partagées au quotidien.
Peu importe le milieu familial, la ville ou le village où l’on habite, le niveau est très similaire et les équipements sont fournis. Les chances d’accéder à une bonne éducation sont les mêmes pour tout le monde.
Par : Nahed Belkhiria
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