Tunisia
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Wifak Bank : Une banque « islamique » désormais en règle avec le fisc…

Wifak Bank se présente sur son site officiel en tant qu’institution bancaire créée en 2015 suite à la transformation de la société « El Wifak Leasing » en une banque universelle spécialisée dans les opérations bancaires islamiques, une activité régie par loi N° 2016- 48 du 11 juillet 2016 relative aux établissements de crédit.

Un rendement des actifs insignifiant

La Banque dit qu’elle « s’est dotée d’une stratégie et d’un plan de développement à la hauteur des moyens mis en œuvre afin de devenir, dans une première phase, un acteur de référence du marché financier tunisien, et du marché africain dans une deuxième phase. L’évolution positive de la notation octroyée par les agences de rating internationales est un constat indéniable d’un avenir prospère », mais les chiffres réalisés et révélés par les états financiers sont loin des ambitions « trop optimistes » exprimées par l’établissement.

Au fait, les états financiers semestriels arrêtés au 30 juin 2022 montrent que le résultat de l’exercice s’est limité à 3,3 millions de dinars (MD) pour un total actif de 1114,0 MD ce qui fait que le rendement des actifs ne dépasse pas 0,29%, un rendement pratiquement qu’insignifiant et très loin de la moyenne du secteur pour un établissement qui affirme son adoption d’une démarche stratégique permettant de le hisser au rang d’acteur de référence du marché bancaire en Tunisie et en Afrique sachant qu’il exploite à peine 39 agences et paie des frais du personnel pour 12,8 MD.

La banque a supporté, selon les commissaires aux comptes, une rémunération brute servie au directeur général courant l’exercice 2021 qui se compose d’un salaire de 887 702 dinars et d’une indemnité complémentaire de 152 917 dinars. En outre, il bénéficie de la prise en charge des cotisations de la sécurité sociale, de l’assurance multirisques et des avantages en nature composés principalement d’une voiture de fonction et de 500 litres de carburant par mois.  

Les états financiers pour le premier semestre 2022 montrent également que le coût du risque s’est aggravé par rapport à juin 2021 de 77,8% à 4,5 MD avec un flux de trésorerie net affectés aux activités l’exploitation négatif de – 64,8 MD qui s’est creusé plus que quatre fois par rapport à son niveau enregistré au premier semestre de l’exercice écoulé.

Des ennuis avec le Fisc et la CNSS

Toutefois, la banque « islamique » a eu tout de même des ennuis avec l’administration fiscale et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

Et pour cause, les commissaires aux banques ont noté dans leur rapport d’examen limite sur les états financiers intermédiaires arrêtés au 30 juin 2022 que la banque a été notifiée respectivement le 30 décembre 2020 et le 19 avril 2021 des résultats du contrôle fiscal approfondi pour la période allant du 1e janvier 2015 au 31 décembre 2019. Les notifications ont évoqué un redressement global de 3,9 MD en principal et pénalités, une baisse du report de TVA et celui de l’impôt sur les sociétés pour des montants respectifs de 1,9 MD et de 156,4 mille dinars outre la fixation du montant des amortissements différés à 4,1 MD au 31 décembre 2019 et du montant des reports déficitaires à 15,0 MD au 31 décembre 2019.

En date du 7 Avril 2022, un PV de conciliation global, et couvrant les deux notifications, a été signé entre les deux parties, indique-t-on.

Les commissaires aux comptes précisent également que la banque a fait l’objet, courant l’exercice 2019, d’un contrôle social approfondi mené par les services compétents de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et couvrant la période allant du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2018. Les résultats de ce contrôle social ne sont pas encore notifiés à la banque. Aucune provision pour risque n’a été constituée à ce titre.

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