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Attentat de Bruxelles : Annelies Verlinden ne démissionne pas, la majorité a décidé de ne pas sacrifier sa ministre de l’Intérieur

La séquence promettait d’être terrible. La commission parlementaire de ce mercredi aurait pu signer la fin de l’aventure comme ministre de l’Intérieur pour Annelies Verlinden. Finalement, la bulle a fait pschitt. La cheffe de la sécurité belge a livré des réponses sur le travail effectué par les services dont elle a la tutelle en amont de l’attaque terroriste du 16 octobre. Ces réponses semblent avoir satisfait les députés. La page Lassoued va donc être tournée sur le plan politique.

Une information tombée juste avant la commission jointe Intérieur, Justice et Migration aurait pu faire vaciller la défense de la ministre Verlinden. Il s’est avéré que la police avait reçu une demande d’extradition du terroriste Abdesalem Lassoued le 22 août 2022 en plus de la “red notice” de la police tunisienne (juillet 2022). La police fédérale a directement transféré la demande d’extradition au SPF Justice, qui l’a reçue, mais n’y a pas donné suite, a expliqué la ministre. Le terroriste n’était donc pas passé sous les radars de l’Intérieur, seulement, la Justice n’avait pas décidé d’y donner suite.

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La N-VA, qui gonflait les muscles avant la séance, a vite lâché l’affaire. “La N-VA est totalement molle, aujourd’hui”, faisait-on remarquer dans la majorité. Le député Theo Francken a, par exemple, rapidement quitté la commission, bien avant la fin de cette dernière. “La ministre de l’Intérieur noie le poisson”, nous a résumé une membre de l’équipe nationaliste.

Cette commission, sous fond de menace d’appel à la démission, était l’occasion pour les différents partis de remettre certaines exigences sur la table. Écologistes et socialistes ont pointé l’absence de moyens pour les différents services concernés (parquet et police). Les libéraux ont remis la migration à l’ordre du jour, en insistant sur la nécessité d’appliquer plus rapidement et plus durement les ordres de quitter le territoire.

Notons que les jours précédents, Vooruit et CD&V avaient également alimenté le débat migratoire en Flandre, faisant revivre l’idée d’autoriser les visites domiciliaires et l’enfermement des enfants.

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Mercredi, le CD&V a fait bloc pour défendre ses deux ministres fragilisées, Annelies Verlinden et Nicole de Moor (Asile et Migration). “Nous sommes tous responsables”, a synthétisé Koen Geens, l’ancien ministre de la Justice, affirmant qu’aucun service n’avait failli à son niveau, mais que tous les services avaient échoué de façon collective.

La décision de ne pas sacrifier la ministre de l’Intérieur avait été prise en amont de la séance parlementaire, apprend-on. Le CD&V avait un joker en poche. Si les libéraux s’étaient montrés trop insistants à l’endroit de la secrétaire d’État ou de la ministre des Polices, les chrétiens-démocrates auraient réclamé une audition de la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR). La veille, les centristes s’interrogeaient en effet sur le rôle joué par ce ministère chez qui la demande d’extradition avait été réceptionnée.

À l’issue de la séance, seul le Vlaams Belang exigeait encore la démission, non seulement d’Annelies Verlinden, mais également de l’ensemble du gouvernement fédéral au travers d’une pétition en ligne. Le PTB a réclamé une commission d’enquête parlementaire. Aucun parti n’a suivi cette demande.

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