La société liégeoise EVS, bien connue pour ses ralentis dans la production vidéo, est très présente sur le marché australien. Son plus gros client est l’Américain NEP Group, le numéro 1 mondial de la production et de la diffusion audiovisuelle en direct. NEP est impliqué dans la production des plus grands événements sportifs internationaux, comme la Coupe du monde de football, le Super Bowl, la Premier league… En Australie, NEP gère la production du championnat national de football, de rugby et de cricket, via sa filiale NEP Australia.
En 2016, NEP Australia a eu l’idée ambitieuse de centraliser la diffusion d’événements en direct. “Ils ont voulu éviter d’envoyer des cars dans tous les stades du pays, nous explique Nicolas Bourdon, responsable marketing d’EVS. NEP Australia s’est donc appuyée sur un réseau en fibre optique pour relier les différents stades à un quartier général qui reçoit tous les flux vidéos. Et c’est dans ce quartier général que les images sont traitées pour tout le pays”.
L’avantage, pour NEP, est que l’entreprise ne doit pas envoyer ses équipes dans les stades. Outre les économies sur les frais de déplacement, une même équipe peut gérer davantage de matches sur une journée.
De son côté, EVS fournit des serveurs et software à NEP Australia. “Nous avons donc bénéficié de cette centralisation réalisée par NEP Australia, en leur fournissant de nouvelles solutions”, précise Nicolas Bourdon.
Pas de centralisation en Belgique
Notons que la diffusion des matches de football n’est pas encore centralisée en Belgique. A chaque match de Jupiler League, un car doit donc faire le déplacement pour capter, réaliser et diffuser les images.
Par ailleurs, EVS va accroître ses revenus sur le marché australien. A l’occasion de la mission économique en Australie, EVS a annoncé la signature d’un nouveau contrat avec la société Videocraft. “Videocraft est un diffuseur de différents sports de division 2 australienne, précise Nicolas Bourdon. Il produit également de nombreux shows tv pour différentes chaînes télévisées en Australie”. Le marché de la division 2 pourrait d’ailleurs devenir porteur pour EVS : “A l’avenir, la croissance des ligues inférieures pourrait compenser le léger ralentissement attendu sur le marché des événements de première division”.
Par ailleurs, EVS a connu une évolution en dents de scie ces dernières années. L’action avait dépassé, il y a très longtemps, les 80 euros. Les actionnaires ont ensuite souffert, avec une chute jusqu’à 11 euros, au plus fort de la crise du coronavirus. L’action s’est bien reprise par la suite et évolue actuellement aux alentours de 25 euros.
Plan de développement
”Début 2020, nous avons publié un plan ambitieux, dont l’objectif est de devenir numéro 1 du marché des technologies de production vidéo en direct”, explique Nicolas Bourdon. Pour réaliser cet objectif, il faudrait atteindre un chiffre d’affaires avoisinant les 450 millions d’euros. “Mais, avec le covid, notre chiffre d’affaires a chuté jusqu’à 88 millions d’euros en 2020, avance le responsable marketing d’EVS. Depuis lors, on est remonté à 148 millions d’euros en 2022 et on devrait atteindre 160 à 170 millions en 2023”.
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