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La ministre de l’Intérieur défend la police, justifie sa gestion du dossier Lassoued et sauve son poste

Un peu plus d’une semaine après l’attentat commis le 16 octobre au centre-ville de Bruxelles, une personne a été interpellée ce mercredi. Le parquet fédéral a expliqué que “la personne devait être auditionnée par les enquêteurs dans le courant de la journée quant à son éventuelle implication avec l’arme utilisée par Abdesalem L”.

Dans le même temps, la gestion du dossier Lassoued continue d’agiter le monde politique. Après la démission de Vincent Van Quickenborne (Open VLD) en tant que ministre de la Justice, beaucoup estimaient que la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) était tout aussi responsable, rendant inéluctable une nouvelle démission au sein du gouvernement. La commission mixte Justice/Intérieur de la Chambre qui s’est tenue ce mercredi s’annonçait d’ailleurs compliquée pour la ministre. Au cours des débats, Annelies Verlinden a cependant été relativement épargnée. La Libre a appris à bonnes sources que si une démission était effectivement sur la table, le CD&V a soutenu sa ministre et menacé de faire voler la Vivaldi en éclats si elle était poussée à la démission.

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”Soit tout le monde tombe, soit tout le monde se calme”

Tout comme le président du MR a défendu Hadja Lahbib dans l’Irangate, le CD&V a défendu Annelies Verlinden, confient plusieurs sources bien informées. Et d’ailleurs, beaucoup ont considéré que si la ministre de l’Intérieur a une responsabilité dans le traitement du cas Lassoued, le fait que le dossier ait transité par la police mais aussi par le SPF Affaires Étrangères rendait donc tout aussi responsable la ministre des Affaires Étrangères. Il y avait deux options : soit tout le monde tombe, soit tout le monde reste calme et personne ne démissionne.”

Des discussions animées ont eu lieu ces dernières 72 heures. Et c’est manifestement la seconde option qui a été retenue, permettant à Annelies Verlinden de se présenter, sereinement, en commission de la Chambre, ce mercredi.

Lors de la séance, c’est le nouveau ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open VLD) qui a parlé en premier lieu. Il a chargé le parquet de Bruxelles. “Il y a eu un investissement de 3,1 millions d’euros en faveur de ce parquet qui peut aussi compter sur le soutien de près de 50 juristes. Je ne suis donc pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle ce qui ne fonctionne pas découle d’un manque de moyens. On est en droit d’attendre que la politique criminelle soit menée de manière dynamique et créative.”

Et d’ajouter : “En 2022, il y a eu 31 demandes, et 30 ont été traitées par ce magistrat. Cela n’a donc rien à voir avec un manque d’effectifs, c’est une faute. Il n’y a pas eu de suivi, le dossier était dans une armoire. Les systèmes de contrôle n’ont pas fonctionné”. Le soir même, le parquet du procureur du Roi a annoncé qu’une enquête prédisciplinaire en interne est en cours.

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Verlinden défend les policiers

Après le ministre de la Justice, ce fut le tour d’Annelies Verlinden de s’exprimer. ” J’ai pleinement confiance dans les services de police”, a entamé la ministre, précisant que, sur la base des informations dont elle avait connaissance à l’heure actuelle, il n’y a “pas eu d’erreur”. Annelies Verlinden a ensuite présenté une ligne de temps de l’intervention des différents services dans ce dossier, depuis juillet 2016 lorsque l’Italie a demandé des renseignements sur Lassoued – qui n’était pas connu en Belgique à cette époque – jusqu’au 17 octobre 2023, soit le lendemain de l’attentat.

La ministre a notamment parlé des contacts qui ont eu lieu en juin et en juillet 2022 entre la police fédérale et Interpol Tunis. Ce dernier avait émis, le 1er juillet 2022, une Red Notice visant Lassoued qui résidait alors à Schaerbeek. Un tel signalement devait en principe permettre à la police de l’arrêter. Mais, selon Annelies Verlinden, la qualification de l’infraction pour laquelle la notice était diffusée – une évasion, qui n’est pas pénalement répréhensible en Belgique – rendait une action policière impossible.

Annelies Verlinden a aussi expliqué qu’à 13 heures, le 22 août 2022, une demande d’extradition (transmise via Interpol Tunis) était arrivée à la police fédérale belge. Cette dernière a transmis la requête 16 minutes plus tard au SPF Justice. “On ne peut donc pas déduire qu’il y a eu négligence ou intervention tardive de la part de la police”, a défendu la ministre, d’autant que la requête d’Interpol était aussi arrivée par voix judiciaire une semaine plus tôt. Et qu’une demande d’extradition sera encore adressée par voie diplomatique, également au mois d’août.

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