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"Saw X" : Ce nouvel opus de la tristement lucrative saga de “torture porn” tourne à vide

La saga Saw lancée en 2004 est devenue le modèle cinématographique du torture porn, excroissance ultraréaliste du cinéma gore. La série n’a jamais répondu à une quelconque quête de crédibilité. Ce dixième opus est supposé se dérouler entre les épisodes I et II et tant pis si l’actrice récurrente Shawnee Smith, botoxée et liftée n’a plus du tout le même visage qu’à l’époque.

Flashback oblige, on retrouve le tueur John Kramer (Tobin Bell) ou Jigsaw alors qu’il se croit encore en phase terminal de son cancer. Étonnamment désemparé à la perspective de sa mort prochaine, il se laisse convaincre de l’existence d’un traitement miracle, dispensé clandestinement au Mexique. Malheur aux escrocs en puissance qui vont subir sa conception très singulière de la morale, de la vengeance et de la rédemption.

"Saw" en mode torture policière

Logique perverse

Rappelons qu’au nom de sa logique perverse, Jigsaw s’érige en juge des actes de ses contemporains. Mais il réserve le rôle du bourreau à ses victimes, forcées de s’infliger un sévice corporel – généralement une amputation à vif – si elles veulent survivre. La lettre de la loi est sauf : techniquement, il ne tue pas.

Ce dixième opus – après une vaine tentative de spin-off (Spirale : L’Héritage de Saw en 2021) pousse le bouchon jusqu’à tenter d’humaniser ce tueur sadique, voire de susciter l’empathie.

”M3gan”, Chucky 3.0

Manipulation désinvolte

Quand bien même on succomberait à cette manipulation désinvolte, Saw X n’est plus qu’une mécanique macabre qui tourne à vide, recyclant le motif de la souffrance corporelle ad nauseam. La platitude du scénario et de la mise en scène n’est même plus masquée, comme aux origines de la saga, par le montage elliptique Kevin Greutert – monteur d’origine des premiers opus qui masquait le manque de scènes d’un premier opus fauché par des effets de styles aussi gratuits que la violence exhibée.

Si le cinéma d’horreur est le miroir de nos démons contemporains, alors Saw est bien le rejeton d’une Amérique qui a sacrifié l’Etat de droit sur l’autel de la guerre contre le terrorisme au début de ce siècle au prix de lois d’exceptions. La fin justifierait les moyens sauf qu’ici il n’y a d’autres fins que d’assouvir des pulsions sadiques.

Saw X Torture Porn De Kevin Greutert Avec Tobin Bell, Shawnee Smith, Synnøve Macody Lund,… 1h58

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