Burkina Faso
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ANNULATION DE SCRUTINS LOCAUX DANS CERTAINS COMTES AU KENYA : Quand la commission électorale réunit les germes de la contestation


Plus de 22 millions d’électeurs ont été appelés aux urnes, le 9 août dernier, pour voter à six reprises pour des élections générales. Si la campagne électorale s’est  globalement déroulée dans un climat apaisé, contrairement aux campagnes précédentes,  cela est  à mettre à l’actif de l’ensemble des candidats qui ont invité leurs militants  à  continuer à  cultiver la paix et la cohésion sociale. Cependant, force est de constater  qu’un des  maillons de la chaîne censé aider le processus électoral à bien  se dérouler, a été grippé en chemin : il s’agit de la distribution du matériel électoral dans l’ensemble du  pays   la veille.  En effet, cette étape a donné lieu à quelques incidents. Pour plus de précisions : des bulletins de vote ont été  acheminés aux mauvais endroits et des erreurs ont été aussi constatées sur les photos de candidats. Pour des scrutins d’une telle envergure, ce genre d’erreurs aussi grossières,  auraient pu être évitées  dans la mesure où  cette commission  n’en est pas à sa toute première organisation du scrutin. Elle  devait s’entourer de toutes les précautions en  travaillant à plus de transparence afin de se prémunir contre toute forme  de  contestation après les proclamations des résultats. Cela dit, s’il faut saluer  la promptitude  de la commission électorale à annuler ces scrutins  dans ces comtés, il n’en demeure pas moins que la faute lui est imputable. Et c’est d’ailleurs consciente de cette grave erreur qu’elle a  décidé d’annuler quatre de ces scrutins locaux  dont celui pour le poste de gouverneur dans la grande ville de Mombassa située à l’Est du Kenya.

La commission électorale doit tout mettre en œuvre  pour éviter au peuple kényan, un autre  supplice

Une annulation  qui n’est pas  sans conséquence lorsqu’on  sait  que celle-ci  prive des candidats et particulièrement  une bonne partie des  électeurs de ces comtés du droit de vote  de  leur candidat. Toute chose qui peut les décourager à aller aux urnes pour le scrutin présidentiel. D’ailleurs, la  réaction du parti de Raila Odinga, un des poids lourds  de cette compétition, ne sait pas faite attendre. Ce parti  a tenu à  redresser la barre pendant qu’il est encore temps ; à exprimer sa colère  en   protestant vigoureusement  contre l’annulation des élections  dans ces localités  au motif que cette grande ville côtière est  son bastion électoral et que cette annulation massive  pourrait avoir un impact sur la présidentielle. Malheureusement, le vin ayant été  tiré et dans la mesure où il faut le boire  quel que  soit son goût,  cette commission électorale doit maintenant  travailler à rassurer  tous les candidats et surtout les électeurs  les plus sceptiques et particulièrement ceux des localités où ces  scrutins ont été annulés. En tout état de cause, la commission doit tout mettre en œuvre  pour éviter au peuple kényan, un autre  supplice surtout que pour la toute  première  fois, tous les acteurs politiques, de façon consensuelle, comme s’ils avaient décidé d’adopter un code de bonne conduite,  ont accepté   que ces élections se passent dans un climat apaisé. De toute manière, les Kényans n’ont pas intérêt à ajouter une crise électorale à la crise économique qui frappe déjà durement leur pays.

Ben Issa TRAORE