Burkina Faso
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Burkina Faso : Du pain d’accord, mais la sécurité surtout !

La « guerre du pain » n’aura à peine duré que 48h et s’est achevée par  « une victoire de l’État » et les plates excuses des boulangers, les premiers à déclencher les hostilités. La hache de guerre enterrée à ce niveau, le gouvernement de Transition se bat toujours pour juguler l’hémorragie terroriste…

Arguant de la flambée du prix de la tonne de blé, qui est passée de 350 000 FCFA à 525 000 FCFA, la coordination des faîtières de boulangeries, dans un communiqué ; en date du 23 mai 2022 mais rendu public le lendemain ; a annoncé l’augmentation du prix de la baguette de pain de 200 Kg de 150 FCFA à 200 FCFA.

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Une décision unilatérale, a dénoncé le ministère du Commerce dans la soirée du 24 mai. Les discussions entamées depuis quelque temps n’ayant pas permis de trouver un consensus, le département de Abdoulaye Tall persiste et signe : Le prix du pain n’a pas changé !

Et d’annoncer des mesures de rétorsion contre les contrevenants qui ne respecteraient pas les prix ou les poids réglementaires. Des menaces que le ministère ne tardera pas à mettre en exécution dès le lendemain. Les boulangeries rebelles qui, malgré les tirs de barrage du gouvernement, sont passées à l’offensive sur les prix, ont reçu la visite des contrôleurs qui ont précédé à leur fermeture.

Le gouvernement au four et au moulin…

En guise de contre-attaque, les boulangers ont décidé, eux, de la fermeture pour compter du 25 de leurs échoppes. Mais l’alliance qu’ils semblaient former s’est lézardée. Le mot d’ordre de la Coordination ne sera pas suivi à la lettre. De nombreuses boulangeries sont restées ouvertes, au grand dam de leur faîtière.

La guerre du pain ayant atteint son paroxysme, le Premier ministre, Albert Ouédraogo, a dû lui-même mettre la main à la pâte, en conviant tous les acteurs à la Primature. Une mission de bons offices qui a permis de trouver un compromis, notamment le maintien du prix de la baguette à 150 F. De leur côté, les boulangers disent avoir obtenu des assurances du gouvernement pour les aider à traverser ces moments difficiles, longs comme un jour sans pain.

Tout est bien qui finit bien ! Même si l’on ne sait pas si la vérité d’aujourd’hui sera celle de demain. Autrement dit, les boulangers pourront-ils maintenir leur gagne-pain avec ces prix ; dans ce contexte où la crise ukrainienne a provoqué une flambée des matières premières ?

Pain et sécurité pour le peuple !

Mais disons-le net. Si le gouvernement avait mis autant d’énergie et de fermeté pour empêcher la hausse d’autres produits comme les céréales et le carburant, l’on aurait davantage applaudi. Car le pain, s’il est un aliment de grande consommation, d’aucuns pensent qu’il ne doit être considéré comme un produit de première nécessité au Burkina ; vu certains produits substitutifs. Il est même un luxe pour citadin, selon d’autres Burkinabè.

Si avec l’augmentation du prix du pain qui avait été annoncée, des Burkinabè s’inquiétaient de comment ils allaient prendre le café matinal accompagné de pain beurré, leur sandwich, etc., ils sont encore plus nombreux dans les tréfonds du pays, tiraillés par la faim et tourmentés par des assassinats répétitifs.

A Gorgadji, dans le Sahel, une dizaine de civils ont été tués le dimanche 22 mai. Trois jours plus tard, des populations de Madjoari à l’Est qui tentaient de « libérer » la localité, encerclée par la vermine terroriste, sont tombées sur les « hommes de la brousse ». Encore eux ! Faut-il parler de guerre terroriste, lorsque des innocents non armés, assoiffés, affamés et cherchant à trouver refuge ailleurs, sont massacrés ? Mystère… Bref.

Le bilan publié au conditionnel par le Gouverneur fait froid dans le dos. De quoi rappeler encore au gouvernement que, sur sa principale priorité, la lutte contre le terrorisme, il a encore du pain sur la planche… Finir avec le terrorisme pour vite faire taire les pessimistes qui pensent que les militaires au pouvoir roulent le peuple dans la farine !

La Rédaction

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